La première phase de la reprise économique graduelle s’amorcera au Québec lundi, laissant planer certaines inquiétudes pour les travailleurs des chantiers de construction.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a visité depuis le 20 avril près de 1000 chantiers et seuls 13 d’entre eux ont dû fermer en raison du non-respect des mesures de sécurité ou de la distanciation sociale.
Malgré ces données encourageantes, certains syndicats se disent inquiets notamment en raison du retard accumulé sur certains chantiers et de la pression qui pourrait être mise sur les épaules de certains travailleurs. Ces derniers craignent un non-respect des mesures d’hygiène et de sécurité en regard de la charge de travail.
Vous comprendrez que dans les rues, sur les autoroutes, on va voir des cônes partout. Les travailleurs craignent de subir une pression afin de rattraper les retards liés à la pandémie», a soutenu Carl Dufour président de CSD Construction en entrevue avec TVA Nouvelles.
«C'est parce que les entrepreneurs, ils veulent mettre de la pression sur le gouvernement pour faire un blitz sur les chantiers routiers, à Montréal et partout au Québec», a ajouté M. Dufour.
D'autant plus que le gouvernement a annoncé, dans le domaine de la construction, un investissement de 5,4 milliards de dollars pour relancer l'économie. Alors, d'ici 2020, des cônes comme celui-ci, vous allez en voir plusieurs.
«Ce qu'on demande, c'est que ça rouvre progressivement, qu'on s'habitue à la COVID, aux mesures sanitaires, puis après ça, on pourra rouvrir la valve. Présentement, il faut commencer tranquillement pour s'adapter aux nouvelles mesures qui sont mises en place», a précisé le président de CSD Construction.
De son côté, la CSN se fait rassurante.
«Dans le résidentiel, ça a quand même bien été. Je pense qu'on est capable de prendre nos responsabilités comme travailleurs. Les entreprises sont capables de prendre leurs responsabilités aussi comme entreprises pour pas qu'on crée une deuxième vague de cette COVID-là», a assuré Pierre Brassard président, CSN-Construction.
Depuis la réouverture partielle du secteur résidentiel, seulement une quinzaine de chantiers ont été fermés.
«Les inspecteurs ont fait beaucoup de visites de chantier et la plupart étaient tout à fait conformes aux normes sanitaires pour l’hygiène, la désinfection et la distanciation physique. Il y a eu des avis de correction et il y a eu une reprise en main des entrepreneurs. (...) Depuis le 1er mai, aucun chantier n’a été fermé», a expliqué sur les ondes de LCN le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet.
«Il y a probablement des régions du Québec qui sont prêtes à la réouverture lundi, mais il est clair cependant qu’on ne semble pas avoir le contrôle de la situation dans la grande région métropolitaine», croit le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Pierre Arcand.
Ce dernier fait également référence au fameux «pic» de contagion attendu initialement autour du 18 avril. Depuis, le nombre de décès et de nouveaux cas ne semble pas décroitre.
«Il est clair que nous sommes en faveur d’une reprise économique le plus rapidement possible, mais avant l’économie, il faut toujours s’assurer d’avoir la prudence qu’il faut, particulièrement dans le cas de ce virus sournois», a ajouté M. Arcand.
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