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Des cols bleus à la santé fragile au boulot

Le déconfinement progressif rime avec le retour massif d’employés cols bleus sur le terrain de la ville de Montréal lundi. Le malaise se fait ressentir auprès des employés, au moment où la situation à Montréal ne s’améliore pas.  

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Le syndicat est d’autant plus préoccupé par le fait que des employés aux prises avec des problèmes de santé ont eux aussi été rappelés au travail.  

«Les cols bleus ont toujours été au front. On est d’accord avec ce rappel. Le problème, c’est qu’on demande aussi à 359 cols bleus qui ont de lourds dossiers médicaux (asthme, maladie cardiaque, etc.) de revenir travailler. En temps normal, ils travaillent mais dans le contexte de la pandémie, ils ne devraient pas être sur le terrain», dénonce Hans Marotte, conseiller syndical du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).  

«En mars dernier, la Ville avait décidé de les retourner à la maison en se basant sur leur dossier médical. Pour une raison que l’on ignore, ils sont rappelés au boulot, on estime qu’ils sont aptes à travailler. Leur condition médicale n’a cependant pas changé. Ce qui a changé toutefois, c’est que Montréal est l’un des épicentres en Amérique du Nord. On ne comprend pas du tout pourquoi la Ville envoie au front des gens qui pourraient engorger davantage le système de santé. (...) Sacrons la paix aux plus vulnérables», demande Hans Marotte, qui estime qu’il y a suffisament de cols bleus sur le terrain pour répondre à la demande.  

Le syndicat lance par ailleurs un message à ses membres en leur demandant de ne faire aucun compromis sur la santé et sécurité.  

«Plusieurs gestionnaires ont été remis à leur place. Ici dans Ville-Marie, c’est un modèle. Une seule personne par camion, on a demandé des masques et de la désinfection. Ça fonctionne bien. Il y a d’autres endroits où c’est plus difficile comme le Plateau Mont-Royal. On les appelle nos gestionnaires cowboys. Il y a un manque de respect de l’employeur envers les cols bleus dans cet arrondissement.»  

«On met deux personnes par camion, peu de masque, etc. On est prêts à être au front mais pas au prix de notre sécurité’», ajoute M. Marotte.

La Ville assure avoir mis en place toutes les mesures pour «assurer la santé et la sécurité des employés des arrondissements et villes liées dans le respect des consignes de la santé publique, dont la distribution de matériel de protection», a fait savoir Audrey Gauthier, relationniste. 

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