L’étude ColCorona menée par le docteur Jean-Claude Tardif à l’Institut de cardiologie de Montréal sur le nouveau coronavirus pourrait donner des résultats dès la fin du mois de juin.
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«Les choses vont bien. Le Québec contribue de façon importante au niveau du recrutement. Pour arriver dans les temps, nous avons quand même étendu l’étude dans d’autres provinces du Canada, plusieurs régions des États-Unis, mais aussi en Europe et en Afrique», a précisé le docteur Tardif en entrevue à LCN vendredi.
Les dernières données sur la COVID-19 et la multiplication des syndromes inflammatoires qui y sont liés lui font penser que son étude sur la colchicine est sur la «bonne piste».
«Je suis confiant. Vous allez trouver parfois que les scientifiques sont un peu beiges (...) Mais je vous dirais, c’est dit avec circonspection, que oui on est confiant. Encore plus qu’il y a six semaines quand on avait écrit le protocole», a-t-il dit.
Le docteur Tardif a indiqué que les premiers résultats de cette étude sur ce médicament anti-inflammatoire pourraient être dévoilés aussi tôt que dans les prochaines semaines.
«Le premier signal pourrait survenir, ce n’est pas certain, mais il pourrait survenir vers la fin du mois de juin de cette année. Dans un peu plus d’un mois, il est possible qu’on ait des nouvelles, mais ce n’est pas encore certain, ou des résultats préliminaires», a-t-il avancé.
«Dans une grande étude dans les règles de l’art comme on le fait ici, il y a toujours un comité externe et indépendant qui a le loisir, à un certain moment dans le temps, de regarder les données sans que personne ne le sache et de décider s’il y a suffisamment d’évidences pour arrêter prématurément l’étude. Le premier moment où ceci pourrait survenir, ce serait vers la fin de juin.»
Si les résultats devaient être probants, le traitement pourrait être disponible très rapidement.
«La beauté de Colcorona, c’est qu’étant donné que la colchicine est sur le marché, le jour où on nous indiquerait qu’il y a suffisamment d’évidences pour arrêter l’étude prématurément, le lendemain la colchicine serait disponible pour traiter les patients», a expliqué le docteur Tardif.
Signe que ColCorona est remarqué dans la communauté scientifique, elle a récemment reçu un important don de 3 millions de dollars US du COVID-19 Therapeutics Accelerator dont les donateurs sont notamment la fondation Bill et Melinda Gates, Mastercard ou la Chan Zuckerberg Initiative, pour accélérer le recrutement de patients à travers le monde.
Voyez le reste de l’entrevue du docteur Tardif dans la vidéo ci-dessus.