Les frais engendrés par la mise en place de mesures de distanciation sociale dans les salons de coiffure auront un impact direct sur le portefeuille des clients.
En entrevue à Mario Dumont, le coiffeur Stéphane Roy de l’Association Coiffure Québec, constate que plusieurs salons n’auront tout simplement pas le choix d’augmenter leurs prix.
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«La plupart des propriétaires à qui j’ai parlé s’enlignaient pour une augmentation de prix. Les comptables disent qu’on aura une augmentation des dépenses de 10% à 15%. Des salons vont augmenter leurs services de 10%, d’autres vont mettre un frais additionnel sur la facture. Chacun aura sa façon de faire», explique-t-il.
Il note toutefois que ce ne sont pas seulement les propriétaires de salons qui seront pénalisés.
Plusieurs coiffeurs, payés à la commission, risquent de voir leur revenu chuter. Il faudra trouver une solution.
Installation de plexiglas, espace de travail non utilisé, plus de temps par client, désinfection de postes de travail; les mesures de sécurité ralentiront le travail, et donc le nombre de clients qu’un coiffeur peut voir.
«Il faudra une personne additionnelle juste pour s’occuper du contrôle de la circulation dans le salon», explique-t-il.
Les coiffeurs semblent toutefois rassurés par les mesures exigées par la CNESST.
«Ils nous ont laissé une marge de manœuvre, parce qu’il y a beaucoup de salons différents au Québec. Il y en a des petits, des plus gros. C’est difficile de faire un guide unique. [...] On avait peur que les gants ou les jaquettes d’infirmier soient obligatoires, mais ça ne va pas dans cette direction-là, s’il n’y a pas de changement», détaille-t-il.
Selon ses observations et discussions avec de nombreux propriétaires de salons de coiffure de la province, plusieurs salons iront de mesures plus sévères que ce qui est prescrit, afin de protéger tout le monde.
Heures d’ouverture élargies
Il évalue que pour son salon, il aura perdu 12 000 clients au cours des 12 dernières semaines de fermeture en raison de la COVID-19.
«Ces 12 000 visites-là vont vouloir prendre rendez-vous dans la première semaine. On ne va avoir qu’un poste de travail sur deux et on sera obligé d’élargir nos heures d’ouverture. Les coiffeurs vont faire plus d’heures on n’a pas le choix», estime-t-il.
Les salons qui étaient fermés les dimanches et lundis pourraient rouvrir ces journées, et les salons déjà ouverts 7 jours semaines élargiront probablement leurs plages horaires en ouvrant plus tôt et en fermant plus tard.
***Voyez l’entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***