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Un vétéran de l’armée de 97 ans plus fort que la COVID-19

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Photo courtoisie

Au terme d’un interminable confinement de plus d’un mois, un vétéran de la Deuxième Guerre mondiale de 97 ans a finalement vaincu la COVID-19.

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Après avoir ramassé les corps de ses compatriotes peu après le débarquement de Normandie et perdu sa femme et son premier enfant dans un accident de voiture, Henry Darveau n’a jamais cessé de se battre pour vivre.

L’homme est demeuré le plus longtemps possible dans la maison familiale de Donnacona, avant de finalement se rendre à l’évidence qu’il serait plus en sécurité dans une résidence pour aînés.

Sans hésitation, son choix s’est arrêté sur la maison Paul-Triquet, située à Québec, qui accueille uniquement des vétérans de la guerre. 

« C’est vraiment contradictoire comme sentiment, parce qu’il était venu ici à la suite de problèmes de santé et parce qu’il ne voulait pas mourir, et surtout pas seul chez lui. Et là, c’est la résidence qui fait en sorte qu’il a attrapé ce virus et qu’il aurait pu en mourir », confie sa fille Marie-Josée Darveau, qui est policière à la Gendarmerie royale du Canada.

M. Darveau a été déclaré positif à la COVID-19 le dimanche de Pâques.

« Les infirmières étaient surprises parce qu’il n’avait aucun symptôme, il a été assez malade à un certain moment par contre », poursuit sa fille qui se réjouit de l’étonnante guérison de son père, considérant son âge.

Meilleur moral

Le nonagénaire a finalement reçu ses deux tests négatifs à la mi-mai. Depuis, il a enfin l’autorisation de sortir de sa chambre. Son moral s’est ainsi grandement amélioré.

Henry Darveau, qui a eu une vie pour le moins mouvementée, est loin d’en être à sa première épreuve.

En 1944, alors qu’il avait 22 ans, il s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes en pleine guerre.

L’un de ses premiers mandats a été d’aller « nettoyer » les berges des plages du débarquement de Normandie. Autrement dit, il devait ramener au bercail les corps de ses compatriotes morts au combat.

Le jeune soldat durant la Deuxième Guerre mondiale, alors que son mandat était de récupérer les corps de ses confrères.

Photo courtoisie

Le jeune soldat durant la Deuxième Guerre mondiale, alors que son mandat était de récupérer les corps de ses confrères.

À l’été 1949, M. Darveau a été impliqué dans un accident de voiture dramatique, où sa première femme et son fils sont décédés.

Il s’est remarié peu après et le couple a eu 10 autres enfants. Afin de « nourrir toutes ces bouches », Henry Darveau a travaillé jusqu’à sa retraite dans une usine.

Une période marquante

Comme bien des hommes de sa génération, son service militaire l’a hautement marqué et M. Darveau s’est rarement ouvert sur sa période outre-mer.

« Il m’en a parlé pour la première fois il y a trois ou quatre ans après un jour du Souvenir, se remémore sa fille. Il était émotif et pleurait. »

Au début de mai, Henry Darveau a reçu la visite de quelques-unes de ses filles à travers la fenêtre de sa chambre, puisque les visiteurs n’étaient toujours pas permis.

Preuve qu’on sous-estime parfois le pouvoir d’une simple visite, l’appétit de leur père est soudainement revenu après leur départ.

« Je suis content, mes filles ne m’ont pas oublié finalement », a discrètement lancé le nonagénaire à la préposée, peu après leur départ.

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