Après avoir parcouru plus de 400km dans le fleuve Saint-Laurent, le rorqual à bosse est finalement arrivé à Montréal ce week-end. Bien que sa présence soit spectaculaire, elle soulève de nombreuses questions chez les experts.
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Ceux-ci se demandent d’ailleurs quel sera maintenant son itinéraire.
«Elle est arrivée dans un cul-de-sac en quelque sorte. Elle ne peut pas aller dans le rapide de Lachine et si elle s’aventure plus loin dans le Vieux-Port, elle va se promener entre les quais», explique Robert Michaud, président et directeur scientifique pour le Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM).
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Photo Agence QMI, Joël Lemay
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photo Agence QMI, Joël Lemay
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Photo Agence QMI, Joël Lemay
Selon lui, il est important que la baleine retourne à la mer.
«L’eau douce, la cohabitation avec les navires, l’alimentation, puisque si elle s’alimente, elle s’alimente surement d’espèces très différentes que ce à quoi elle est habituée, ça fait beaucoup d’éléments qui nous font espérer qu’elle retrouve le chemin de la mer le plus rapidement possible», affirme M. Michaud.
Pas facile de guider une baleine
Guider le rorqual à bosse vers la mer représente cependant tout un défi, surtout sur une distance de 400 km.
Des essais ont été faits près de San Francisco avec une femelle et son veau qui avaient parcouru presque cent kilomètres dans le fleuve Sacramento.
Les experts avaient tenté de les effrayer avec des sons de prédateurs et en tapant sur des tuyaux de métal. Selon le président du GREMM, il est aussi possible de les attirer avec les cris d’autres rorquals à bosse.
«Ça fonctionne très partiellement et sur de très courtes distances. Rappelons-nous qu’on a 450 km à franchir. Je me vois difficilement avec un haut-parleur appeler la bête pour nous suivre», lance M. Michaud.
Ce dernier s’en remet donc à la nature pour que la baleine retrouve le chemin par elle-même vers la mer.