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Le ministre du Travail juge que la PCU ralentit la relance

Le ministre du Travail n’a pas mâché ses mots à l’endroit de la Prestation canadienne d’urgence, qui donne des maux de tête aux entrepreneurs québécois.

Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Le ministre du Travail n’a pas mâché ses mots à l’endroit de la Prestation canadienne d’urgence, qui donne des maux de tête aux entrepreneurs québécois.

La Prestation canadienne d’urgence du gouvernement Trudeau pénalise des secteurs clés de l’économie du Québec en les saignant de leur main-d’œuvre, se désole le ministre du Travail.

« Ça m’apparaît vraiment particulier que des entreprises soient freinées dans leur développement en raison de cette prestation-là », a déploré en entrevue au Journal le ministre québécois du Travail, Jean Boulet.

À la mi-juin, le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a prolongé la Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 2000 $ par mois jusqu’à la fin août, ce qui est vite devenu une épine dans le pied des employeurs, qui peinent à faire revenir leurs travailleurs.

« On est en période de déconfinement graduel et de relance économique, ça ne respecte plus nécessairement la finalité de la PCU » d’aider les personnes qui avaient perdu leur emploi en raison de la pandémie, a-t-il tranché. 

D’ailleurs, le gouvernement n’exclut pas de devoir allonger la période de couverture des primes pour bonifier le salaire des travailleurs essentiels en réponse au geste d’Ottawa.

Prestation nuisible 

Selon le ministre Jean Boulet, la prestation a beau avoir encore sa place en culture, tourisme ou dans le commerce de détail, elle nuit dans d’autres secteurs.

« Dans le manufacturier, la construction, la santé, les technologies de l’information ou l’alimentaire, il y a des besoins importants de main-d’œuvre et il ne faut pas que la PCU soit un désincitatif au travail », a-t-il ajouté.

Pour aider travailleurs et patrons à trouver chaussure à leur pied, Québec mise sur sa plateforme appelée « Je travaille », lancée au début du mois. 

« C’est un nouvel outil simple, rapide et gratuit. On fait ce jumelage grâce à l’intelligence artificielle et à la géolocalisation. Les chercheurs d’emplois et les employeurs peuvent consulter ce site web », a insisté Jean Boulet.

« Il faut que les travailleurs reviennent. Ils ne peuvent pas dire : “Je refuse un retour au travail parce que je continue de recevoir la PCU” », a-t-il aussi mentionné.

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Patrons préoccupés 

De leurs côtés, les organisations patronales se sont dites plus préoccupées que jamais par le prolongement de la PCU, qui vient leur mettre des bâtons dans les roues quand vient le temps de convaincre leurs employés de revenir.

« On n’est pas contre la PCU, mais il y a des effets pervers. [...] Ça n’encourage pas le travail », a résumé Charles Milliard, PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

« La PCU devrait être modifiée afin que ceux qui sont rappelés au travail ne puissent plus en bénéficier sans preuve de maladie liée à la COVID-19 », est allé jusqu’à dire François Vincent vice-président québécois de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.


♦ Mardi dernier, le Directeur parlementaire du budget a chiffré le coût de la prolongation de deux mois de la PCU à 17,9 milliards $, ce qui ferait exploser ce programme à plus de 71,3 milliards $.

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