Le taux de rendement annuel des logements locatifs a été de 24% par an depuis 2005, a calculé l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS).
Dans une étude publiée mardi, l’IRIS a montré que le taux de rendement était trois fois supérieur au seuil de rentabilité d’un investissement.
En 2002, la firme Raymond Chabot Grant Thornton établissait à 8% le seuil de rentabilité d’un investissement et estimait que les logements locatifs dans l’agglomération de Montréal ne seraient pas rentables, puisque le rendement était compris entre -5,6% et 7,3%, a rappelé l’IRIS.
Ce rendement a conduit les investisseurs à s’intéresser au marché immobilier montréalais, ce qui a amené les acheteurs à spéculer sur le prix de l’immobilier.
«De plus en plus de ménages sont contraints de se prêter au jeu de la spéculation sur la valeur marchande de leur logement, lors de l’achat d’une autre maison répondant davantage à leurs besoins», a donné en exemple, par voie de communiqué, Louis Gaudreau, professeur spécialisé en logement à l’Université du Québec à Montréal, ce qui accroît les écarts de richesse entre propriétaires et locataires.
D’après l’IRIS, la valeur nette médiane des ménages propriétaires était de 551 000$ en 2016 (en hausse de 81% par rapport à 1999), contre seulement 22 400$ pour les locataires (hausse de 47% par rapport à 1999).
Pour limiter les effets délétères de cette situation, l’IRIS a proposé de revoir le calcul de taxe foncière, en imposant l’ensemble du patrimoine d’une personne plutôt qu’en fonction de la valeur de chaque propriété, et d’abolir la déduction sur le gain en capital.