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Travailleurs expulsés sans leur paye sous la pluie battante

Des employés de l’entreprise montréalaise Bigarade qui fait des masques déplorent d’avoir été jetés dehors mercredi sous la pluie battante par leur employeur, parce qu’ils refusaient de signer des documents annonçant leur démission.

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« Un homme est arrivé avec la propriétaire [Geneviève Allard-Lorange] pour nous faire peur. Il a menacé tous les employés [en disant] “si tu ne signes pas, je vais te jeter à la rue et c’est fini” [...] Il m’a donné un paquet de papier en disant que tout le monde devait signer », décrit Zaida Melo, qui était responsable de l’équipe de couturières de l’entreprise Bigarade. 

Intervention policière

En début d’après-midi mercredi, la police de Montréal a été appelée à intervenir chez Bigarade, une entreprise située sur la rue Sainte-Catherine Est qui produit des masques, et ont expulsé plusieurs couturiers et couturières à la demande des propriétaires, indiquent des employés. 

Selon plusieurs d’entre eux, les propriétaires auraient proféré des menaces pour les forcer à signer des documents en échange de leur paye. 

Des employés de l’entreprise Bigarade, dans le quartier Hochelaga, ont été remerciés mercredi. Ils dénoncent la direction et la manière dont ils ont été traités dernièrement surtout mercredi en se retrouvant sur le trottoir.

Photo Agence QMI, Samuel Boulay

Des employés de l’entreprise Bigarade, dans le quartier Hochelaga, ont été remerciés mercredi. Ils dénoncent la direction et la manière dont ils ont été traités dernièrement surtout mercredi en se retrouvant sur le trottoir.

Le papier en question mentionnait une procédure de démission, ce qui leur aurait retiré le droit au chômage, indique Mme Melo.

« Il y a des gens qui n’étaient pas payés depuis 2 mois. Il y en a beaucoup qui vivent dans des situations précaires, dans des situations de réfugiés. Et ils profitent de tout ça pour faire ce qu’ils veulent », déplore-t-elle. 

Puisqu’ils ont tous refusé de signer, les propriétaires auraient alors expulsé leurs employés de la propriété privée, sous la pluie battante. 

Après avoir quitté l’entreprise, ces derniers se sont réfugiés un peu plus à l’Est dans la maison de quartier, où l’attaché politique du député d’Hochelaga-Maisonneuve, Samuel Pignedoli, a leur expliqué leurs recours. 

Une dizaine de plaintes aurait déjà été déposées aux normes du travail, soutient Bahia Mohamedi, ancienne bras droit de la propriétaire.

« Mis sur pause »

Selon l’entreprise, il n’était pas question de mettre les employés à la porte, mais bien de les « mettre sur pause » en raison de restructurations de la compagnie.

« C’est surprenant pour un employé de se faire mettre sur pause. Il y avait une barrière de langage face aux employés qui étaient sur place et la directrice qui s’occupait des communications nous a mis les bâtons dans les roues », indique Jean-François, qui s’est décrit comme étant le porte-parole de Bigarade et qui n’a pas voulu donner son nom de famille. 

Aucune obligation

Il soutient que le seul papier qui devait être signé mercredi était une entente de confidentialité qui tardait à être signée par une seule employée-cadre.

« C’est complètement faux [...] Les employés n’ont eu aucune obligation de signer aucun papier qui leur disait qu’ils étaient mis à pied. Ce papier-là n’existe même pas chez nous », poursuit-il.

La compagnie Bigarade fait l’objet d’une poursuite depuis la fin juin, parce qu’elle n’aurait pas été en mesure de répondre aux attentes de ses fournisseurs et de ses clients dans sa production de couvre-visages. 

-Avec la collaboration d’Élise Jetté

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