La Caisse de dépôt a perdu 228 M$ dans l’aventure du Cirque du Soleil, a révélé vendredi le grand patron de l’institution, Charles Émond.
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«Il paraissait évident que ce montant-là devait être radié, alors c’est ce qui a été fait à 100 %», a indiqué hier M. Émond.
Le chiffre de 228 M$, qui n’avait jamais été révélé, permet de déduire que l’institution a versé plus de 100 M$ à Guy Laliberté pour acquérir sa participation restante de 10 % dans le Cirque.
La transaction a eu lieu en février, juste avant la pandémie.
La Caisse a investi 79 M$ en 2015 pour acquérir une première tranche de 10 % du Cirque, puis a prêté 40 M$ à l’entreprise l’an dernier.
L’institution a perdu sa mise dans le Cirque lorsque celui-ci s’est placé à l’abri de ses créanciers, à la fin juin. Le mois dernier, le Cirque a rejeté une offre de rachat présentée par la Caisse et ses deux autres actionnaires, TPG et Fosun, lui préférant une proposition venant de certains prêteurs.
Critiques voilées
M. Émond a formulé hier deux critiques à peine voilées à l’égard de l’offre des créanciers, lesquels sont menés par la firme torontoise Catalyst.
Il a d’abord jugé important qu’un «opérateur stratégique», c’est-à-dire une entreprise du secteur du divertissement, soit intégré au futur groupe d’actionnaires du Cirque, ce qui n’est pas le cas dans la proposition actuelle de Catalyst. Rappelons que Québecor a mis de côté, pour l’instant, ses efforts en vue d’investir dans le Cirque.
Le PDG de la Caisse a également soutenu que le «Cirque 2.0» se devait d’avoir un niveau d’endettement «raisonnable». Or, en vertu de l’offre de Catalyst, la dette du Cirque serait beaucoup plus importante que dans le cadre de celle de la Caisse et des autres actionnaires.
«C’est une entreprise qui n’est peut-être pas la meilleure candidate pour ce qu’on appelle un levier élevé», a dit Charles Émond.
Soulignons toutefois que la Caisse avait elle-même cautionné un lourd endettement du Cirque lors de l’acquisition de ce dernier auprès de M. Laliberté, en 2015.