L’industrie de la restauration pourrait perdre jusqu’à 20 milliards $ au cours de la prochaine année en raison du télétravail qui fait en sorte que les gens ne fréquentent plus les restaurants comme avant la pandémie.
Une étude de l’Université Dalhousie, à Halifax, qui a sondé près de 10 900 Canadiens, dont 1313 Québécois, révèle l’impact financier du travail à domicile d’ici juillet 2021 sur le secteur des services alimentaires (restauration) qui perd du terrain face à celui des ventes au détail de produits alimentaires.
«Du point de vue économique, le fait d'avoir plus de personnes travaillant à distance pourrait être responsable d'au moins 30 % des ventes perdues dans le secteur de la restauration pour cette seule année», a indiqué Sylvain Charlebois, professeur et directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.
Les restaurants situés dans les noyaux urbains du pays seront le plus touchés, anticipe-t-il.
Avant la pandémie de COVID-19, 36,8 % des personnes interrogées allaient au restaurant pour un repas ou une pause au moins deux fois par semaine, alors qu’elles ne sont que 23,3 % à envisager de le faire après la crise sanitaire.
Pour ce qui est de l’intention des gens face au télétravail, 23,6 % des répondants ont dit avoir l'intention de travailler plus souvent à la maison d'ici un an. C’est au Québec que la proportion des gens qui prévoient continuer de travailler à domicile pour la prochaine année est la plus importante, avec un taux de 28,9 %.
Au-delà de la pandémie de coronavirus, l’accès à Montréal en est en partie la cause de cet intérêt pour le télétravail.
«L’accès à Montréal est extrêmement difficile, alors si quelqu’un est en mesure d’éviter tout ça, évidemment, c’est attrayant comme proposition», a commenté le professeur Charlebois.
Et devant cette perspective, beaucoup de restaurants risquent, selon lui, de «disparaître à tout jamais», d’autant plus qu’environ 57 % des personnes interrogées prévoient de dépenser moins au restaurant en raison justement du télétravail.