/regional/montreal/montreal

Des urgences du Grand Montréal de nouveau sous pression

Au pire de la pandémie, les urgences des hôpitaux du Grand Montréal étaient bien tranquilles, ces derniers mois, faisant oublier leur congestion pas si lointaine.

Ce n’est plus le cas. Cet été, on voit des taux d'occupation rarement atteints. 

• À lire aussi: La pandémie a fait chuter les visites aux urgences

• À lire aussi: Des infirmières en renfort sur la Côte-Nord

À l'hôpital de Verdun, le taux d'occupation des urgences a grimpé à près de 170% durant les dernières heures. La direction dit qu'elle a transformé des chambres doubles en chambres simples, pour éviter la propagation du virus.

Or, pour les problématiques de cancer, les infections ou les infarctus par exemple, cela devient difficile à gérer.

«On est passé de 244 à 146 lits, ce qui fait que ça a créé une pression à l'urgence, parce que ce sont des patients qui ont besoin d'être hospitalisés, et il y a des délais», a déploré Pierre-Paul Milette, directeur adjoint du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, en entrevue avec TVA Nouvelles, mardi.

Au début de l'an prochain, 36 lits additionnels seront disponibles dans un bâtiment temporaire. 

Les infirmières du HMR épuisées 

À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, le taux d'occupation atteint, par moments, 160%.

«On a de l'appréhension. Dans le pire des cas, (il y a) des ruptures de services, des ambulances détournées. On a jusqu'à 35 temps supplémentaires obligatoires par semaine qui sont effectués par la seule équipe de l'urgence du HMR. Ça épuise le personnel, ça ne leur donne pas le goût de rester», a résumé Denis Cloutier, président du syndicat des infirmières de la Fédération interprofessionnelle de la Santé du Québec (FIQ) pour l’Est de Montréal.

La direction de Maisonneuve-Rosemont a préféré ne pas commenter la situation auprès de TVA Nouvelles. «Le nombre de visites à l’urgence est particulièrement en ce moment. Les gens qui s’y présentent ont généralement besoin d’être pris en charge pendant plusieurs heures ou d’êtres hospitalisés», s’est-on contenté de statuer dans un courriel.

25 patients à l’heure à Laval 

À la Cité-de-la-Santé de Laval, les infirmières des urgences se plaignent d'une surcharge de travail. Selon leur syndicat, huit d’entre elles sont en arrêt de travail.

«Hier, on a eu un volume effarant de patients, s’est désolé Dereck Cyr, vice-président de la section lavalloise de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). On a monté jusqu'à 297 patients qui ont été enregistrés, dont 58 ambulances en 24 heures, ce qui fait une moyenne d'arrivée de 25 patients à l'heure.»

«On a eu sept patients qui ont été mis dans le corridor, parce qu'il n'y avait plus de place dans l'urgence, malgré le fait que la direction dit qu'à cause de la COVID», on ne peut pas agir ainsi, souligne le représentant syndical des infirmières de cet établissement, affirmant que deux de ces patients «avaient des signes et symptômes de COVID.»

Selon l’Association des médecins d’urgence du Québec (AMUQ), le débordement des urgences en plein été a de quoi inquiéter.

«On se retrouve dans une situation de débordement inacceptable dans les urgences, a constaté Dr Bernard Mathieu, président de l’AMUQ. Un 10% des lits de l'établissement sont occupés par des patients qui sont en fin de soins actifs, donc qui ont besoin de ressources alternatives, qui ont besoin d'aller ailleurs qu'à l'hôpital. Mais on n'a pas ces ressources-là.»

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.