Insatisfaite de la transparence du gouvernement, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a envoyé une mise en demeure au ministère de la Santé afin d’obtenir le plan sanitaire relatif au réseau scolaire du Québec.
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Devant les éclosions qui ont ponctué la rentrée scolaire, autant chez des élèves que chez des membres du personnel, la FAE enjoint le ministre de la Santé Christian Dubé à respecter sa promesse d’instaurer un dépistage rapide et efficace dans les écoles.
Le syndicat a envoyé une mise en demeure au gouvernement afin d’avoir accès aux détails du plan de retour à l’école. Or, en date de mercredi, la FAE n’avait toujours rien reçu.
Son président, Sylvain Mallette, entend maintenant se présenter devant la Cour supérieure du Québec afin d’obtenir du gouvernement qu’il mette en place le mécanisme demandé et qu’il fournisse tous les documents de son plan.
«Évidemment, si le gouvernement veut changer d’attitude sur la question du mécanisme de dépistage, on va recevoir avec grand plaisir les informations et on va même pouvoir la transmettre aux membres qu’on représente, indique M. Mallette. C’est une question, oui, de santé publique, mais c’est aussi une question d’assurer le sentiment de sécurité des gens.»
La FAE regrette également l’attitude du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, qui s’était pourtant engagé à faire le «pari de la transparence».
«Or, depuis le printemps dernier et malgré nos demandes en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, le gouvernement refuse de nous acheminer les documents sur lesquels il s’est appuyé pour prendre ses décisions. Et lorsque nous en recevons, ces documents sont très souvent caviardés», déplore M. Mallette.
Déjà de nombreux cas de COVID-19 ont été déclarés dans des écoles du Québec. Six enseignants ont notamment contracté le virus à la polyvalente de Deux-Montagnes. Difficile toutefois d’obtenir un véritable portrait de la situation puisqu’aucune ressource n’a été mise sur pied afin de répertorier les éclosions en milieu scolaire.
Le dépistage, une priorité selon le gouvernement
Le ministère de la Santé et des Services sociaux a fait savoir qu'il ne souhaitait pas commenter les démarches judiciaires de la FAE.
Il précise cependant que le dépistage dans les écoles est «une de ses grandes priorités» dans la gestion de la pandémie de COVID-19.
«À titre d’exemple de mesure mise en place, chaque école est déjà attitrée à un centre de dépistage, en plus d’avoir une personne-ressource au sein de sa Santé publique régionale. Ainsi, en cas d’éclosion, les élèves et les parents ont un accès à un corridor de service priorisé», a fait savoir le ministère dans un courriel à TVA Nouvelles.
Toujours selon le MSSS, le temps d’attente du résultat de dépistage est en ce moment de 24 à 48 heures.
«Nous mettons tout en œuvre pour que ce délai soit réduit à 24 heures, dans les plus brefs délais. Nous l’avons dit à plusieurs reprises, le dépistage est notre meilleure arme dans le combat contre le virus, et particulièrement dans le contexte de la rentrée scolaire.»