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L'Université du Québec à Rimouski formera des vétérinaires

L'Université du Québec à Rimouski (UQAR) a annoncé jeudi la décentralisation du programme de médecine vétérinaire dans la région, un partenariat avec l'Université de Montréal qui devrait voir le jour d'ici 2022.

Pour une première fois au Québec, des vétérinaires auront l’opportunité d'être formés en région. L'implantation de cette formation dans la région a pour but premier de résorber la pénurie criante de main d’œuvre dans ce domaine et d’enraciner les futurs professionnels là où les besoins sont importants, entre autres en milieu rural.

«C'est une formation qui comprendrait des profils distincts puis de nouveaux cours optionnels basés sur l'expertise de l'UQAR comme la fonte terrestre, aquatique et marine», a expliqué le ministre de l'Agriculture, André Lamontagne.

«On a l'intérêt et le leadership, comme gouvernement, de mettre en place ce genre de collaboration pour que les gens viennent s'établir en région», a souligné sa collègue Marie-Ève Proulx, ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent.

Dans un premier temps, près de 630 000 $ seront investis pour la réalisation d’un dossier d’opportunité afin d'étudier la faisabilité du programme et faciliter son déploiement. Ce dernier devrait être déposé à Québec d’ici cet automne.

Actuellement, le programme n’est offert qu’au campus de Saint-Hyacinthe de l’Université de Montréal, où seulement 95 étudiants y font leur entrée annuellement parmi près de 1000 candidats. L'UQAR a pour objectif d’offrir 25 places supplémentaires afin de pouvoir accueillir 120 nouveaux étudiants par année.

«Ça représente une augmentation de près du quart de la cohorte actuelle», a expliqué le recteur de l'UQAR, Jean-Pierre Ouellet.

Impact majeur pour l’industrie bioalimentaire

Les besoins de médecins vétérinaires sont criants dans toutes les spécialités. Cependant, les professionnels formés pour la médecine de grands animaux sont manquants. L'ajout de candidats supplémentaires à la banque d'étudiants annuels au programme de l'UQAR pourrait avoir un impact considérable aussi auprès des producteurs et agriculteurs d’ici.

«Un programme comme celui-là peut aussi former des praticiens qui sont plus polyvalents, plus habitués de fonctionner en dehors des grands centres», a fait savoir Caroline Kilsdonk, présidente de l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec.

«Le besoin est très criant de ce côté-là. Ils pourraient aussi décider de pratiquer du côté des animaux de compagnie. L'accessibilité à des services, quels qu'ils soient, contribue à la vitalité des régions», a-t-elle ajouté.

«Les partenariats avec les acteurs du milieu seront essentiels pour la réalisation de ce projet», a ajouté le recteur Ouellet.

«Si on sort des grands centres, le moteur économique numéro un de tout le territoire du Québec, c'est toute la filière agroalimentaire, a précisé le ministre Lamontagne. Ce petit maillon-là ne semble pas être grand-chose, les vétérinaires c'est juste une fonction parmi d'autres qui peut cependant être névralgique à tout le déploiement et la prospérité de ce secteur-là.»

Selon une étude effectuée par le ministère de l’Agriculture en 2018, le tiers des médecins vétérinaires qui œuvrent auprès des grands animaux devraient prendre leur retraite d'ici 2027. L'implantation de ce programme devrait apporter l'expertise nécessaire afin de prendre la relève. Cette nouvelle est bien accueillie dans l'Est de la province.

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