La mairesse de Longueuil Sylvie Parent aurait-elle dû aviser ses collègues de la classe politique dès la réception de son résultat positif à la COVID-19 dimanche? C’est la question que plusieurs se posent deux jours plus tard.
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Une dizaine d’élus se sont placés en isolement préventif, mardi, après avoir appris que Mme Parent avait été testée positive à la COVID-19.
Pour l’analyste politique Emmanuelle Latraverse, ce cas particulier est une «comédie d’erreurs», à commencer par le non-respect du deux mètres de distanciation lors de la conférence de presse qui a rassemblé la mairesse de Longueuil ainsi que les ministres Chantal Rouleau et François Bonnardel.
Si on peut se questionner sur la responsabilité de Mme Parent et de son entourage, qui n’ont pas avisé les ministres avant mardi, Emmanuelle Latraverse se demande aussi quel a été rôle de la santé publique dans ce cafouillage.
«Au mois de juin, on nous martelait que le traçage et le dépistage, ça allait fonctionner parce qu’on serait capable de le faire en 24 heures. De toute évidence, il n’a pas été fait en 24 heures parce que c’est par les médias que ces gens-là l’ont appris», note-t-elle.
Stéphane Bédard, lui, souligne que la mairesse s’est conformée à ses obligations auprès de la santé publique.
«Est-ce qu’elle aurait dû faire un téléphone par courtoisie? Peut-être, mais en même temps, il va falloir apprendre à vivre avec cette réalité durant les prochains mois», dit-il.
«J’ai des gens dans ma famille qui ont eu la COVID-19, leur premier réflexe n’a pas été d’appeler la planète au complet», renchérit l’analyste Harold Fortin.
Cette situation hautement médiatisée montre bien comment la santé publique peine à gagner la course contre la montre du retraçage des cas, termine Emmanuelle Latraverse, qui croit que le débat autour d’une application de traçage au Québec devrait peut-être être relancé.