L’Outaouais qui risque de voir son niveau d’alerte COVID-19 augmenter prochainement pour passer au jaune à l’orange risque de se retrouver dans une situation particulièrement difficile.
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L’Hôpital de Gatineau, qui a dû fermer ses soins intensifs en raison du manque de personnel, est une très mauvaise nouvelle en pandémie; une situation inacceptable selon la pharmacienne et commentatrice, Diane Lamarre.
«Dans les critères qui font passer de jaune à orange et d’orange à rouge, il y a la notion de capacité du système de santé», note-t-elle en discussion avec Mario Dumont.
Même si l’Hôpital de Gatineau a laissé ouverte sa section COVID-19 des soins intensifs, cela n’aurait jamais dû se produire. Les patients qui ont besoin de tels soins sont référés à d’autres hôpitaux.
«C’est catastrophique pour l’organisation des soins. Les soins intensifs, on en a de besoin très souvent après des chirurgies délicates, où pendant 24-48-72 heures on garde les patients», explique-t-elle.
«C’est un service essentiel. On nous annonce ça comme si on l’avait anticipé déjà depuis quelques jours! On a pas été capable de réagir, de faire des appels, de réorganiser, à la limite de déplacer des infirmières d’un autre CISSS», déplore-t-elle.
Responsabilité du PDG
Elle ajoute que les PDG et les vice-présidents des CIUSSS ont beaucoup de pouvoir, et un certain nombre de responsabilités. «Je ne peux pas croire qu’un PDG n’est pas capable de dire que sa priorité est de combler des postes aux soins intensifs.»
Mme Lamarre constate que dans les hôpitaux régionaux et/ou intermédiaires, les gestionnaires savent au moins deux semaines d’avance qu’il manquera du personnel.
«C’est inconcevable qu’on ne réussisse pas [à en trouver]! C’est un gros malaise, ce sont les gens qui paient le prix. C’est de la santé, on ne peut pas se permettre de ne pas réagir efficacement et ne pas demander des comptes aux gens», conclut-elle.
Aux prises avec une pénurie importante de personnel soignant, le CISSS de l’Outaouais, à l’instar d’autres CISSS ailleurs au Québec, peine à offrir des quarts de travail normaux à ses employées, selon le Syndicat des professionnelles en soins de l’Outaouais.
Les employées doivent souvent renoncer à leurs pauses, parfois même à leur heure de repas.
Le syndicat, qui regroupe différents corps de métier dans la famille des soins de santé, a organisé un «sit-in» à l’Hôpital de Gatineau pour dénoncer le manque de personnel, le 9 septembre dernier.