Encore mercredi, le gouvernement et les oppositions ont tenté d’aborder l’épineux dossier des manifestations «antimasques» où des milliers de personnes se rassemblent sans respecter les consignes sanitaires.
• À lire aussi: Les manifestants ne sont pas tous des «coucous»
• À lire aussi: Manifestants anti-masques: François Legault veut éviter de créer des «martyrs»
• À lire aussi: Legault préfère «tolérer» les manifestations antimasques
Le premier ministre François Legault a déclaré mardi que ces manifestations n’étaient pas à l’origine d’éclosions et qu’il ne comptait pas, pour l’instant, intervenir pour empêcher la tenue de ces rassemblements.
L’analyste politique Emmanuelle Latraverse croit que la seule solution demeure, comme depuis le début de la pandémie, d’appuyer les décisions sur la science.
«Quel est l’effet recherché? C’est de limiter la pandémie, rappelle-t-elle. Le gouvernement dit en ce moment que les éclosions ne viennent pas de ces manifestations. De sévir contre ces manifestations, ça ferait du bien à tout le monde collectivement, mais est-ce que ça va avoir un impact sur la contagion dans la société? Si la réponse c’est non, alors pourquoi agir contre?»
Elle souligne que les phénomènes auxquels le gouvernement est actuellement confronté dans le cadre de cette pandémie se situent «sur la ligne de démarcation de mesures où on commence à sérieusement enfreindre des libertés qui sont absolument fondamentales dans notre société».
Interdire les manifestations «antimasques» serait à ses yeux mettre de l’huile sur le feu et ne ferait que galvaniser des mouvements qui se trouvent encore dans les marges.
«M. Legault a la bonne approche. Ces gens-là ont le droit de s’exprimer et de se faire entendre», reconnait de son côté l’analyste Marc-André Leclerc.
«Si on ressort nos Prismsacolors, qu’on est rendu dans l’orange ou dans le rouge et qu’il y a des mesures sanitaires qui viennent avec, il faut être équitable et avoir des limites strictes, que ce soit une manifestation, un party, un baptême ou un mariage», ajoute-t-il.