Près de sept enseignants sur dix disent déjà observer une dégradation de leur santé mentale à cause de la pandémie de la COVID-19 et des contraintes qui leur sont imposées dans leur milieu de travail.
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Ces constats sont tirés d’un sondage mené par le Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais auprès de 721 de ses membres entre les 16 et 25 septembre. Stress, épuisement et détresse psychologique sont au nombre des mots utilisés pour exprimer les états d’âme des enseignants.
«Nous ne sommes qu’au début octobre et les enseignants ont l’impression qu’ils sont déjà à l’aube des vacances de Noël tellement ils sont fatigués», a relaté la présidente du syndicat, Suzanne Tremblay.
«Je ne suis pas surpris, bien que le taux élevé de détresse psychologique chez les enseignants soit extrêmement préoccupant», a pour sa part conclu Simon Viviers, professeur agrégé en santé mentale au travail à l’Université Laval.
Fermeture d’écoles
Cette fatigue précoce est en lien direct avec la COVID-19, aux dires du syndicat. Les trois quarts des enseignants estiment d’ailleurs que leurs tâches se sont de beaucoup alourdies depuis le début de la pandémie.
Supervision des mesures sanitaires, désinfection des locaux et des outils pédagogiques, ainsi que gestion des élèves absents et des parents inquiets figurent au sein de leur nouvelle réalité.
«Certains quittent à bout de souffle et il n’y a personne pour les remplacer. Je ne serais pas surprise que l’on doive fermer des écoles, pas nécessairement à cause du virus, mais par manque de personnel», a ajouté Suzanne Tremblay.
Élèves en difficulté
Cet ajout de tâches, surtout en termes de surveillance, fait en sorte que les enseignants ont moins de temps pour offrir un encadrement et du temps de récupération aux élèves en difficulté ou avec des retards d’apprentissage.
Quant à eux, les longs délais pour obtenir des résultats de tests de dépistage de la COVID-19 haussent les risques d’éclosions et provoquent des bris de services éducatifs, d’autant plus que les profs ne se disent pas prêts à fournir un enseignement à distance adéquat.
Le Syndicat de l’enseignement a fustigé le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qu’il juge bien peu présent et bien peu à leur écoute.