/news/coronavirus

Il faut plus que jamais parler de santé mentale

Lydia Migneault

Photo Pierre-Paul Poulin

Il n’a jamais été aussi urgent de parler de santé mentale tandis que beaucoup ont été fragilisés par la pandémie, insiste une jeune femme qui a déjà tenté de s’enlever la vie.

• À lire aussi: [EN DIRECT] Les derniers développements sur le coronavirus

• À lire aussi: Plus d’un jeune sur trois souffre d’anxiété ou de dépression

• À lire aussi: Sept profs sur dix sont déjà au bout du rouleau!

« Le système était saturé avant la pandémie et maintenant le système est en pénurie de ressources [...] Aujourd’hui, on est face à une crise sans précédent », souligne Carlos Godoy, porte-parole de l’Alliance canadienne pour la maladie et la santé mentale. 

Dans le cadre d’une semaine de sensibilisation qui débute aujourd’hui, la Québécoise Lydia Migneault, 27 ans, joint sa voix à celle de quatre autres Canadiens à titre de « visages de la maladie mentale » pour crier l’urgence de rendre les ressources plus accessibles.

« Je veux montrer qu’il ne faut pas avoir honte. Il faut en parler, explique-t-elle. J’ai décidé de me mettre à nu et de m’impliquer dans le domaine de la santé mentale pour montrer qu’on n’est pas juste une maladie, un diagnostic. »

Le courage d’en parler

La technicienne juridique n’avait que 12 ans lorsqu’elle a commencé à avoir des pensées suicidaires.

Ce n’est qu’en 2017, après une tentative de suicide, qu’elle a finalement accepté d’aller chercher de l’aide et de participer à des thérapies. On a diagnostiqué un trouble d’anxiété avec personnalité limite et un trouble alimentaire. 

Aujourd’hui, la femme de Longueuil partage son histoire pour briser les tabous et encourager d’autres à suivre le chemin de la guérison, qui n’est pas toujours le plus facile à emprunter. 

« C’est très gros et très dur au début. [...] C’est un peu un deuil de soi qu’on fait. J’ai dû me mobiliser pour changer beaucoup de trucs dans ma vie, pour faire une place à [ma] maladie », témoigne-t-elle. 

Manque d’accessibilité

Néanmoins, elle lutte pour que les ressources soient plus accessibles, déplorant des temps d’attente de 6 à 12 mois — et même 15 mois dans certains cas — pour consulter un psychologue. 

« Il faut en parler plus que jamais, mais il va falloir continuer d’en parler après [la pandémie], parce qu’il faut soigner notre santé mentale de la même manière qu’on soigne notre santé physique », conclut-elle.  

  • Besoin d’aide ? Il est possible de contacter Suicide Action Montréal au 866-277-3553, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.  
Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.