Depuis la mi-septembre, des communautés autochtones bloquent l'accès aux territoires de chasse de la réserve faunique La Vérendrye et des environs, ce qui est à l’origine d’un climat parfois tendu en forêt.
• À lire aussi: «J.E» braque ses caméras sur les barricades sur la route 117
Une équipe de l’émission «J.E» s’est rendue au nord de Mont-Laurier pour mesurer l’impact de ces barrages sur la chasse à l’orignal et pour voir ce qui se passe derrière les barricades.
Les Algonquins réclament un moratoire de cinq ans sur la chasse à original pour protéger cette espèce, disent-ils.
De son côté, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs refuse de décréter ce moratoire. Pierre Dufour affirme qu’un récent inventaire des orignaux dans la réserve faunique révèle que «le cheptel n’est pas en danger, qu’il peut subir une pression, mais il faut faire attention».
Le ministre Dufour rappelle qu’il a diminué le nombre d’originaux qui peuvent être tués par les chasseurs sportifs dans la réserve faunique. Il dit avoir négocié avec les chefs des communautés à la fin septembre pour en venir à une entente pour lever les barrages. Selon Pierre Dufour, la proposition présentée à la suite de cette rencontre a été rejetés.

CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI
Comme les deux parties ne s’entendent pas, les autochtones ont érigé des barricades aux jonctions d’une demi-douzaine de chemins forestiers sur la route 117, dont le chemin Lépine-Clova qui donne accès à une vingtaine de pourvoiries et des centaines de chalets et camps de chasse.
Il y a eu quelques mésaventures en forêt impliquant des chasseurs comme Guillaume Richer. Il avoue à l’émission «J.E» avoir eu toute une frousse lorsqu’il a été intercepté par des autochtones qui réclamaient l’orignal qu’il venait de tuer. «Quand ils ont vu le panache d’orignal sur le camion, ils ont tout de suite commencé à nous pointer. Je n’ai pas mis ça là pour les provoquer, ça fait des années que je fais ça. C’est légal», dit-il. Heureusement pour lui, des agents de la faune sont intervenus et il a pu sortir de la forêt avec son orignal.
La ZEC Patawaga a obtenu une injonction pour faire lever les barrages sur le chemin Lépine-Clova. Mais les Algonquins sont tellement convaincus de la justesse de leur cause qu’ils défient ouvertement l’ordre de la Cour supérieure.

CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI
Le représentant de la ZEC Jean-Marc Bélanger dit avoir demandé à la Sûreté du Québec de démanteler la barricade, mais les policiers ont refusé, car c’est une injonction civile, disent les autorités.
Serge Danis du Domaine Shannon affirme que la COVI-19 et les barrages autochtones ont de terribles conséquences sur sa pourvoirie. Il n’y a presque pas de chasseurs. Il estime les pertes à près de 300 000 $ jusqu’à maintenant. Il dit ne pas en vouloir aux autochtones mains plutôt au gouvernement du Québec de ne pas avoir réglé cette question avant que ça dégénère.
De son côté, le chef Casey Ratt de la réserve de Lac Barriere a confié à l’émission «J.E» que c’est le droit des Premières Nations de protéger leurs territoires et les animaux qui s’y trouvent. Son père, Sever Ratt qui a déjà dirigé la communauté, affirme qu’ils ne tiennent pas les chasseurs en otages. «On va aller jusqu’au bout. Ils vont peut-être nous envoyer en prison. On n'est jamais consulté sur ce qui se passe sur notre territoire», conclut-il.