Alors que le milieu de l'enseignement est bousculé plus que jamais à cause de la pandémie, des étudiants universitaires qui sont en stage n'ont toujours pas obtenu la bourse qui leur est due. De futurs enseignants dénoncent l'inaction du gouvernement provincial.
Une bourse de soutien de 3 900$, ça ne change pas le monde, mais pour ces stagiaires en enseignement, c'est crucial.
«Ça nous aide à payer plusieurs frais, notre appartement, l'épicerie, les frais de scolarité», explique William Brochu, un étudiant en dernière année de l'Université Laval, actuellement en stage.
Cette année, les étudiants au baccalauréat en enseignement l'attendent encore. C'est que le gouvernement tarde à mettre en ligne le nouveau formulaire numérique, habituellement disponible à partir de septembre.
«On n'a aucune réponse de la part du gouvernement, pas de date, on ne nous répond rien», déplore Sarah Robinson-Arsenault de l'Association des étudiants en enseignement au secondaire de l'Université Laval.
Le stage de 15 semaines à temps plein n'étant pas rémunéré, la précarité financière grandie chez les futurs professeurs, qui doivent s'endetter.
«C'est un stress supplémentaire qu'on n'avait pas besoin, surtout qu'on est prêt à aider et rester sur le terrain avec le contexte pandémique», soutient Stéphanie Bédard, stagiaire en enseignement.
«Le milieu de l'éducation au secondaire est sous pression présentement, il y a un manque de personnel et on nous demande de mettre les bouchées doubles en raison de la COVID», ajoute son confrère William Brochu.
Au cabinet du ministère de l'Enseignement supérieur, on nous répond être sensible aux inquiétudes de ces étudiants et vouloir régler ce délai administratif le plus rapidement possible. Aucune date n'a toutefois été avancée.
«Ça vient nous dire que c'est de l'improvisation présentement en éducation alors qu'on a besoin de stabilité», estime Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement.
À cela s'ajoutent des ratées informatiques signalées dans deux centres de services de la province et des retraités de retour dans les classes qui n'ont toujours pas été payés.
«Si on veut garder nos retraités sur le terrain, prenons soin d'eux», conclut-elle.