Le gouvernement Legault se retrouve dans un dilemme délicat, à un peu plus d’un mois du temps des Fêtes : assouplir les mesures dès maintenant et mettre en péril Noël ou maintenir les restrictions en vigueur au grand dam des partisans d’une liberté minimale.
Même sur le plateau de «La Joute», les avis divergent. Si Mathieu Bock-Côté se dit en faveur d’un assouplissement de certaines mesures dès maintenant, Stéphane Bédard, lui, voit mal comment Québec pour aller de l’avant avec des réouvertures en zone rouge alors que le nombre de cas continue d’augmenter à l’échelle de la province.
«Ce qu’on voit, c’est qu’il y a des augmentations dans certaines régions, que Montréal, ça diminue, alors ça veut dire que les mesures fonctionnent, note Stéphane Bédard. Si tu reviens en arrière, tu ne le sais pas ce qui va arriver, ça peut repartir la pandémie. Je crois que le gouvernement n’a pas le choix de garder les mesures en place.»
Mathieu Bock-Côté plaide plutôt pour une «liberté minimale» que l’on pourrait instaurer dès maintenant.
«J’en suis rendu à ce moment où j’ai l’impression que dans trois semaines, on va nous dire “dans trois semaines”. Que dans trois autres semaines, on va nous dire “dans trois semaines”. Un moment donné il faut trancher», dit-il.
«Si on est pris pour rester en pandémie encore longtemps, le pari d’une liberté minimale doit être tenté, enchaîne le chroniqueur. Je me sens révolutionnaire en disant cela!»
Et si le gouvernement prend la décision de conserver les mesures en place jusqu’à Noël, quitte à assouplir les règles au lendemain des Fêtes, il doit clairement l’évoquer, croit-il.
Harold Fortin reconnaît qu’il devient de plus en plus difficile pour le moral de respecter scrupuleusement les consignes sanitaires, sans pour autant observer d’améliorations au bilan sanitaire, qui au contraire, s’alourdit de semaine en semaine.
Il demande au gouvernement de mieux présenter les documents et les études sur lesquels il s’appuie afin d’éclairer les Québécois sur les dangers de la pandémie.
«Je suis d’accord avec Stéphane qu’il faut être très prudent pour sauver Noël, mais il y a quelques endroits où on peut peut-être penser à ouvrir un peu», mentionne-t-il.
Il cite en exemple les salles à manger des restaurants, qui n’ont pas fait l’objet d’importantes éclosions et qui ont mis en place de nombreuses mesures de distanciation sociale et de protection pour les employés.