Québec a réalisé beaucoup trop tard que la ventilation des écoles deviendrait un enjeu majeur à l’approche de l’hiver. Pourtant, le gouvernement avait les moyens d’agir.
«Là où dans mon esprit c’est impardonnable, c’est qu’il ne faut pas oublier que dans la dernière semaine d’août, Justin Trudeau a mis sur la table deux milliards de dollars pour les écoles – 432 M$ pour le Québec», rappelle l’analyste Emmanuelle Latraverse.
Le fédéral avait alors dit aux provinces d’utiliser ce montant afin d’investir dans les mesures jusqu’alors considérées comme trop coûteuses, comme l’amélioration de la ventilation dans les écoles.
L’analyste a d’ailleurs demandé la veille au bureau du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge comment ce montant avait été dépensé, mais elle n’avait toujours obtenu aucune réponse 24 heures plus tard.
«Ce qui est capotant, c’est qu’on est le 11 novembre et on parle de ça comme si c’était nouveau», note Marc-André Leclerc.
Or, la ventilation des établissements – écoles, milieux de travail, CHSLD – représentait déjà, au printemps, un facteur d’inquiétude de plusieurs scientifiques.
Le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, affirmait pourtant encore l’inverse tout récemment.
«Et là, on demande dans les écoles secondaires aux étudiants d’apporter du linge chaud. On vit où là?», s’étonne Marc-André Leclerc.
Qu’a donc fait le gouvernement dans ce dossier au cours de la période estivale? C’est la question que se pose Pierre Nantel.
«J’avais cette impression cet été que le ministre Roberge voulait se faire un peu trop rassurant. J’avais l’impression qu’il me vendait l’auto du curé, lance-t-il. J’ai toujours trouvé, cet été, que tout le monde était en vacances. [...] Je ne suis pas content du gouvernement et je ne suis pas content de M. Roberge.»