Même après 25 ans, toujours aucune arrestation n’a été effectuée dans le dossier du meurtre d’un couple de Saint-Joachim-de-Tourelle en Gaspésie. Si le crime reste à ce jour impuni, leurs filles sont certaines de connaître les coupables.
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Le 29 mai 1995, Claudette Servant et Victorien Vallée ont été abattus. Malgré les années qui ont passé, les policiers qui se sont succédé et l’interrogatoire de la moitié du village, aucun suspect n’a pu être traduit devant la justice.
Rappel des faits
Le 30 mai 1995, Jimmy Vallée, fils des victimes, s’est rendu chez ses parents. Il voit qu’il y a eu du brasse-camarade dans la maison et qu’il y a des traces de sang qui le mènent jusqu’au garage.
La voiture de ses parents n’est plus là et il appelle la police pour rapporter leur disparition. La voiture retrouvée quelques heures plus tard, à 800 mètres du quai du village. Il y a du sang dans la voiture et dans le coffre, mais aucune trace des disparus.
C’est finalement 33 jours après la disparition que les corps de Victorien et Claudette sont retrouvés dans un ruisseau de Cap-aux-Renards, à 18 km de chez les Vallées-Servant.
Les victimes ont été tuées de plusieurs projectiles, mais les policiers n’ont jamais dévoilé le type de l’arme ou des balles.
Aucune arrestation
Les funérailles des victimes ont été célébrées le 7 juillet de cette année-là. Ce sont plus de 500 personnes qui se sont réunies. On y ressentait un climat de suspicion.
Un témoin raconte avoir vu une voiture quitter la résidence à 3h du matin avec Jimmy au volant et Claudette assise à l’arrière. «On présume que Victorien était dans la valise», affirme Stéphane Luce, président de Meurtres de disparitions irrésolus du Québec.
Liste de suspects
Pendant 8 ans, l’enquête piétine. Une nouvelle équipe obtient de nouvelles informations et peut mettre sous écoute électronique une dizaine de personnes. Elle a maintenant une liste de deux suspects, dont Jimmy Vallée.
«Je suis convaincue de ça parce qu’il n’a jamais parlé de nos parents à ses enfants, il n’a jamais participé aux recherches», clame Johanne Vallée, fille des victimes.
Vallée aurait passé un test polygraphique, dont les résultats ne prouvaient pas s’il mentait ou s’il disait la vérité.
«Il a passé un test, il m’a dit que les enquêteurs l’avaient piqué. Il m’a dit"Je n’ai pas répondu parce plus on parle, plus on se cale"» dit sa sœur Manon.
Devant les caméras de «J.E», Jimmy Vallée semble avoir abandonné l’idée de voir le ou les coupables arrêtés. «Si les policiers ne les ont pas trouvés, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse?» s’interroge-t-il.
Arme du crime
Les policiers ont été en mesure d’identifier l’arme du crime qui appartient à un résident du village. «Le propriétaire était suspect à l’époque et il l’est toujours aujourd’hui», avant M. Luce.
Le deuxième suspect est un autre membre de la famille élargie Vallée-Servant. Il vivait à trois maisons de la résidence des victimes et il aurait possédé l’arme du crime.
Beau-frère de Victorien Vallée, Bernard Guay a été interrogé. Il aurait affirmé s’être fait voler l’arme, sans toutefois déclarer le vol à la police.
M. Guay refuse de discuter de l’affaire et conseille à notre journaliste de parler avec les policiers.
«Ils m’ont traité comme un chien et je leur ai dit : "Le jour où vous allez revenir pour m’écœurer avec ça, ne soyez pas rien que deux policiers"», raconte-t-il.
Les policiers sont convaincus de savoir où, quand, comment et qui à commis le meurtre. Il ne leur manquerait que quelques éléments de preuves pour que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) porte des accusations.