Les partis d’opposition n’ont pas tardé à tailler en pièces l’énoncé économique présenté par le gouvernement de Justin Trudeau, lundi.
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Le chef conservateur Erin O’Toole y voit la démonstration que les libéraux de Justin Trudeau improvisent au lieu de livrer la marchandise sur l'obtention de vaccins contre la COVID-19. «Si au moins les libéraux avaient un plan clair! Ce qu’on entend aujourd’hui, c’est un gouvernement en panique qui brûle de l’argent pour cacher son incompétence», a-t-il pesté.
«C’est inacceptable. Les Canadiens méritent mieux», a-t-il ajouté en saluant tout de même la bonification ponctuelle de l’Allocation canadienne pour enfants.
Le leader bloquiste Yves-François Blanchet a quant à lui déploré le silence, dans la mise à jour économique, sur toute augmentation éventuelle de la pension de sécurité de la vieillesse afin d’aider les aînés durement touchés par la pandémie.
«Pourquoi cet entêtement à ne rien faire pour les gens, qui, dans la société, sont les plus vulnérables en termes de santé, de perte de pouvoir d’achat et d’isolement?», a-t-il lancé.
M. Blanchet croit aussi que l’absence de mention de la demande des premiers ministres provinciaux d’hausser les transferts fédéraux en santé est de bien mauvaise augure pour la rencontre sur le sujet prévue pour décembre.
«À quelques jours d’une rencontre entre le premier ministre du Canada et les provinces [M. Trudeau], par la voix de sa ministre des Finances, annonce, Gros-Jean comme devant, qu’il va arriver à la table avec les mains vides, sauf peut-être avec deux ou trois injures en poche», a-t-il soutenu.
Il voit notamment dans l’idée d’une enveloppe d’un milliard $, assortie de conditions pour financer les centres de soins de longue durée, une ingérence évidente dans le champ de compétence provincial de la santé.
Quant au chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, il aurait au contraire voulu voir plus de mesures concrètes pour établir des standards de qualité dans ces établissements pour aînés.
Au chapitre de la taxation des géants du web - promise dans l'énoncé économique à partir de janvier 2022 - les néo-démocrates s’expliquent mal pourquoi les libéraux ne l’imposent pas plus vite.
«Ils sont au pouvoir depuis six ans et depuis six ans les géants du web ne paient pas leur juste part. [...] Ils attendent encore et n’agissent pas. C’est encore une façon de retarder le résultat», a dit M. Singh.
Le Conseil canadien des affaires est resté sur sa faim avec la mise à jour économique, soulignant notamment l’absence d’aide pour le secteur de l’aéronautique. Le président de l’organisation, Goldy Hyder, estime que le gouvernement Trudeau a échoué à livrer un réel plan pour stimuler le secteur privé. «C’est le milieu des affaires, pas le gouvernement, qui est le principal moteur de création d’emplois et de croissance économique viable», a-t-il déclaré.
La Fédération canadienne des municipalités a pour sa part timidement salué la mise à jour économique, insistant sur le fait que des «engagements concrets» seront nécessaires en temps opportun pour éviter que les villes coupent dans les services essentiels qu'elles livrent aux citoyens.