Bien que le Québec ne vive pas une flambée des cas de COVID-19, le cap des 700 hospitalisations a été franchi mardi et cette progression pourrait ajouter un réel poids lourd sur le système de santé à l’approche des Fêtes où des rassemblements sont prévus.
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En entrevue à Mario Dumont, le président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence, le Dr Gilbert Boucher s’est dit inquiet face à ces hospitalisations en hausse.
«Quand on a vu la barre du 600 franchi [à la mi-novebre], on s’est demandé ‘’où est-ce que ça va arrêter’’? Il y a 2000 lits au Québec réservés aux patients COVID, mais il n’y en a pas 2000 disponibles actuellement. On n’a pas les ressources, les infirmières, les lieux physiques. On le dit depuis le mois de juillet, on attaque cette période hivernale avec probablement 20% moins de lit», explique-t-il sur les ondes de LCN.
Le médecin constate que même si les urgences sont beaucoup moins achalandées qu’à l’habitude, les cas de COVID et les éclosions qui se répandent dans plusieurs hôpitaux exigent beaucoup de ressources.
«Les chambres à quatre patients ce n’est plus possible, il manque de personnel, le réseau manque de capacité. Les gens font leur part, ils ne viennent pas nous voir pour les petits rhumes, ils restent à la maison. Ceux qui viennent ont besoin de soins, mais on n’a pas de place pour les traiter. On va se retrouver encore une fois cette années à traiter les plus malades et les plus petits bobos devront attendre énormément malheureusement», déplore-t-il.
Des rassemblements ou pas à Noël?
Sur la question des rassemblements dans le temps des Fêtes, le Dr Boucher admet que les urgentologues sont divisés sur la question. Les rassemblements permis pendant quatre jours va avoir un impact positif sur la santé mentale de la population, mais risque d’avoir des conséquences sur la propagation de la maladie, la capacité hospitalière, et la mortalité.
«Les urgentologues et on est divisés, même entre nous. D’un point de vue de santé et de nos urgences, c’est clair qu’il ne faudrait pas avoir de réunions [pendant les Fêtes]. De l’autre côté on le voit dans nos urgences, il y a beaucoup d’anxiété, des douleurs thoraciques, des problèmes un peu bizarres. Les gens souffrent d’être isolés. On les voit les personnes âgées qui n’ont pas de contact, elles se détériorent du côté social. Les gens ont besoin de se parler et de se voir. On va se ranger derrière la santé publique. C’est eux qui ont toutes les données sur les éclosions et les chiffres. S’ils disent qu’on peut se rencontrer, il va peut-être falloir en profiter », croit-il.
Il considère néanmoins que le personnel de la santé devra rester isoler.
«Quand un de nous tombe au combat, ça peut affecter plusieurs personnes», conclut-il.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus***