Faut-il reconfiner le Québec durant la période des Fêtes, comme le suggèrent des dizaines d’experts de différents horizons, afin de reprendre le contrôle de la pandémie?
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Les jouteurs sont loin d’être convaincus qu’il s’agit de la solution à privilégier et appellent plutôt le gouvernement à «mettre les tricheurs sur pause».
«On dit toujours de suivre les consignes, comme si la responsabilité était seulement sur le dos des gens. Si on demande aux gens de les suivre, est-ce qu’on peut aussi demander au gouvernement de les appliquer rigoureusement?», demande Thomas Mulcair.
La région des Laurentides, notamment la ville de Saint-Sauveur, est assaillie depuis plusieurs semaines par les citoyens de zones rouges qui s’y rendent pour profiter des libertés que leur permet la zone orange.
Le maire de Saint-Sauveur demande depuis plusieurs semaines d’instaurer des barrages afin que la situation de sa ville ne se détériore pas.
«Je mettrais la police, avant les barrages, avant le reconfinement», dit l’analyste politique Emmanuelle Latraverse.
Elle plaide carrément pour que les commerces comme les bars et les restaurants embauchent un portier responsable de carter les clients.
«Quand j’étais jeune et que je voulais sortir dans les bars à 16 ans, il y avait un bouncer à la porte qui cartait les jeunes», image-t-elle.
Ainsi, les clients dont la ville de résidence est située en zone rouge verraient leur accès à l’établissement être interdit.
L’analyste rappelle que la région des Laurentides est l’un des principaux endroits de villégiature pour les sports de plein air en hiver. Et les Québécois auront besoin de ce genre de soupapes alors qu’ils entrent dans le dernier droit de la pandémie.
«C’est la fenêtre ouverte pour que des milliers de familles qui respectent les règles puissent aller s’aérer l’esprit pour passer au travers de l’hiver», insiste-t-elle.
Caroline St-Hilaire est aussi d’avis qu’il ne faut pas punir l’ensemble de la population – incluant les commerçants toujours ouverts – en raison des actions d’une minorité de contrevenants.
«J’espère qu’on se prépare déjà à faire appliquer les règles correctement, dans les centres de ski ou de villégiature notamment, mentionne-t-elle. On le sait que ça s’en vient, c’est une question de jours.»