La question est délicate, mais plusieurs se la posent. Pourquoi le vaccin est-il d’abord donné aux personnes vulnérables et âgées, résidents de CHSLD,et parfois en fin de vie, alors qu’il pourrait bénéficier à protéger la population plus jeune, avec une plus grande espérance de vie?
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«Il y en a qui peuvent être en fin de vie, ou très très très malades, certains dont on sent que la fin approche. Est-ce qu’on administre le vaccin même à une personne qui risque de ne pas recevoir la deuxième dose parce qu’elle pourrait décéder?», s’est questionné l’animateur Mario Dumont dans le cadre de son émission à LCN.
Invité à son émission, le microbiologiste Karl Weiss, a expliqué que d’abord, il demeure plus facile pour des questions de logistique de vacciner la population de façon universelle, sans exclure personne.
« Deuxièmement, en médecine en tout cas, c’est ce que j’apprends à mes étudiants et à mes résidents, on est loin d’être le Bon Dieu! On ne sait jamais combien de temps les gens vont vivre encore. On a eu beaucoup de surprises des fois dans la vie. L’expérience nous apprend qu’il y a des patients que l’on pense voir mourir très prochainement, peuvent survivre pendant des mois. Pour les cas à l’agonie, on peut se poser la question, mais ça reste des cas exceptionnels», assure le Dr Karl Weiss.
Pour lui, il est évident que la vaccination universelle est la plus efficace et permet de casser le cycle du virus «d’un point de vue épidémiologique à l’intérieur d’un CHSLD».
Par ailleurs, en ciblant les CHLSD en premier, la mortalité liée à la COVID va être considérablement réduite. «On semble l’avoir oublié, mais au Québec on a encore entre 30 et 40 décès par jour. C’est très malheureux. »
Par ailleurs, les personnes âgées, les plus à risque d’être hospitalisées, sont donc plus susceptibles d’engorger les lits dans les hôpitaux et de mettre de la pression sur le système de santé.
«Il faut vraiment protéger ce groupe de population, mais aussi les personnes âgées qui ne sont pas dans les CHLSD, qui sont autonomes, qui ont encore une bonne santé et qui sont importantes et qui ont un rôle à jouer dans notre société pour beaucoup de choses. »
Le microbiologiste prévoit qu’il faudra donner 250 000 doses de vaccins par semaine au Québec, et à partir de la troisième semaine, 500 000 en raison de la 2e dose qu’il faut administrer aux personnes qui ont déjà eu le vaccin.