Alors que 1200 doses du vaccins Moderna seront administrées à des détenus dans les prisons fédérales, les agents correctionnels ont un «malaise» à voir les détenus immunisés avant les personnes vulnérables, mais surtout avant même le personnel infirmier chargé d’immuniser la population carcérale.
La vaccination des plus vieux détenus dans les différents pénitenciers canadiens à compter de vendredi cause tout un débat. Alors que 1200 doses doivent être administrées, le syndicat des agents correctionnels canadien déplore le fait que les doses ne soient pas administrées aux employés d’abord.
«C’est nous les vecteurs», fait valoir Mario Guilmette qui représente les agents correctionnels au Québec. Le Service correctionnel canadien a le mandat de protéger les détenus tout comme ses employés, selon M. Guillemette, l’employeur «remplirait ses deux objectifs» s’il vaccinait d’abord ses agents.
«Malaise»
Déjà, la vaccination des incarcérés de 70 ans et plus crée un «malaise» chez les agents correctionnels selon un employé à qui nous avons parlé. Il ne semble pas être le seul puisque le chef du Parti conservateur du Canada Erin O’Toole aussi fait un gazouillis en ce sens.
«Aucun criminel ne devrait être vacciné avant un travailleur de la santé de première ligne ou un Canadien vulnérable. Aucun», a-t-il écrit sur Twitter.
Or, pour le moment, aucun membre du personnel infirmier à la prison de Donnacona n’a été vacciné. À moins d’un changement, c’est eux qui devront immuniser les détenus à partir de vendredi. À Donnacona, dix doses du vaccin Moderna seront disponibles.
Pas de deuxième vague
Lors de la première vague, Mario Guilmette rappelle que trois pénitenciers du Québec ont été aux prises avec une éclosion; Port-Cartier, Joliette et le Centre fédéral de formation à Laval. «On ne veut pas revivre ça», assure-t-il. «On veut être vacciné», réitère M. Guillemette.