Un militaire lance un cri du cœur afin que l’armée soit appelée à contribuer à l’effort de guerre contre la COVID-19 durant la deuxième vague de l’épidémie.
«Tant qu’à aller aider des pays à l’extérieur, c’est sûr que les gars préfèrent aller aider notre monde», lance en entrevue le soldat, qui a requis l’anonymat.
Au printemps, les Forces armées canadiennes avaient été appelées en renfort par le gouvernement Legault pour donner un coup de main dans les CHSLD, durement frappés par la COVID-19. Le personnel pour prendre soin des personnes âgées vulnérables manquait cruellement.
Alors que plusieurs hôpitaux se rapprochent du point de rupture et que le Québec pourrait devoir faire des choix déchirants pour le traitement des malades dans les unités de soins intensifs, le militaire aimerait servir.
«C’est quand même une crise majeure qu’on vit présentement, si les gars peuvent aller aider et alléger le travail, le fardeau des infirmières, des préposés ou autres, ça peut toujours aider!»
Il est convaincu que ses compagnons d’armes et lui pourraient donner un coup de pouce dans plusieurs domaines, que ce soit pour la vaccination, le dépistage, le traçage des infections, sans parler des militaires qui ont une formation en santé. «On peut tout faire», insiste-t-il.
460 médecins et infirmières
Au ministère fédéral de la Défense, on précise que les Forces armées canadiennes emploient environ 2600 professionnels de la santé, dont environ 460 médecins et infirmières.
La porte-parole signale néanmoins que ces chiffres ne signifient pas que ces 460 travailleurs pourraient intervenir demain matin dans les CHSLD ou les établissements de santé du Québec.
«Le nombre et le type de ressources peuvent fluctuer en fonction des besoins du gouvernement provincial décrits dans la demande d’aide. Par exemple, la réponse fédérale à certaines situations pourrait inclure l’aide de la Croix-Rouge ou de l’armée canadienne, ou l’envoi de l’aide fédérale, ou une combinaison de certains éléments.»
Mais pour l’instant, le Québec n’envisage pas de faire appel à l’armée pour aider dans les hôpitaux ou ailleurs, a indiqué jeudi le ministre de la Santé, Christian Dubé.
«On va prendre toujours l’aide du fédéral qui nous est offerte, a-t-il insisté. Mais s’il y a un endroit où le fédéral peut continuer à nous aider, c’est particulièrement avec la Croix-Rouge beaucoup plus qu’avec l’armée.»
Le soldat est conscient que les gouvernements hésitent à recourir aux militaires puisque c’est souvent perçu comme un constat d’échec des autorités. N’empêche, il croit fermement que le Québec aurait avantage à se servir de cette main-d’œuvre entraînée et disponible.