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Retour dans les cégeps et universités: l'enseignement simultané en présence et à distance inquiète

Le retour graduel des étudiants sur les campus des cégeps et des universités est accueilli comme une bouffée d’air frais. Les profs refusent toutefois qu’on leur impose l’enseignement simultané en présence et à distance. 

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Le gouvernement a autorisé jeudi les établissements d’enseignement en zone rouge à offrir des cours en présence à leurs étudiants, qui ont dû se contenter de cours virtuels depuis des mois.  

Comme le révélait notre Bureau parlementaire, la capacité d’accueil des classes sera limitée à 50% et le port du masque de procédure sera obligatoire en tout temps. Québec fournira les masques aux cégeps et aux universités.  

Plus encore, les cégépiens et les universitaires pourront à nouveau socialiser sur les campus. Les travaux d’équipes et de l’étude en groupe d’un maximum de six personnes seront permis.  

«C’est quand même pas un retour à la normale. [...] C’est un premier pas» qui sera graduel, a précisé Danielle McCann. Tout en reconnaissant qu’il s’agit d’entités autonomes, elle s’attend à ce que les cégeps et les universités offrent environ une activité en présentiel par semaine à chaque étudiant. «On va suivre ça de très près», a-t-elle insisté.  

Présence obligatoire des professeurs

La présence en classe ne sera pas obligatoire. Les étudiants qui habitent loin ou qui ne souhaitent pas se présenter aux cours en personne pourront continuer de suivre leur enseignement à distance.

Cette présence ne sera pas sur une base volontaire pour les professeurs. La ministre s’attend à voir les enseignants en classe, à moins d’une exemption pour des raisons de santé ou d’âge. «Toutes les mesures seront prises pour vraiment faire en sorte que le contexte soit sécuritaire», a-t-elle assuré. 

Si les profs souhaitent revoir leurs étudiants, l’enseignement «comodal» simultané en présence et à distance ne peut être imposé de la sorte, estime la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).  

«Ça nous semble tout à fait à la fois incongru et irrespectueux, signale la présidente, Caroline Quesnel. C’est véritablement un mode d’enseignement qui est très exigent, nouveau, et qu’on imposerait? Ça, c’est clair que nous, on ne va pas suivre. Il y a des conventions collectives, il y a des conditions de travail, déjà, les profs sont en surcharge!» 

Elle demande qu’on laisse l’autonomie aux enseignants de choisir quelle forme doit prendre l’enseignement en présentiel.  

Tout le monde est heureux

Chez les étudiants, la permission de retourner sur les campus est accueilli comme un «soupir de soulagement».  

«Tout le monde est heureux de voir qu’il y aura possibilité, dans les prochaines semaines, de réintégrer les classes», se réjouit Noémie Veilleux, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). Elle salue notamment la flexibilité qui sera accordée aux étudiants de suivre ou non les cours en personne.  

Le constat est le même du côté de la présidente de l’Union étudiante du Québec (UEQ), Jade Marcil. Cette dernière se dit convaincue que les établissements d’enseignement offriront un milieu sécuritaire aux étudiants, notamment pour permettre aux activités de groupe de se ternir. Elle a toutefois plus d’inquiétude pour l’offre de cours en présence.  

«J’ai beaucoup plus d’inquiétude parce que pour certains professeurs, ça va être impossible tout simplement de revenir en classe, [...] ça va prendre des aménagements parfois d’horaire, dans les classes. J’ai peur que ces défis-là freinent les établissements», dit-elle.  

Objectif «réaliste»

Du côté des cégeps, on assure que le retour des étudiants sur les campus est souhaité et que la demande du gouvernement est entendue. Selon le président de leur fédération, Bernard Tremblay, il s’agit d’un objectif «réaliste». «[La ministre] va avoir une très belle collaboration de notre part», a-t-il soutenu.  

Les universités vont aussi déployer les efforts nécessaires pour atteindre la cible de présentiel fixée par la ministre McCann, soutient pour sa part le président du Bureau de coopération interuniversitaire (BCI), Pierre Cossette. «Ça nous lance un défi, mais c’est un beau défi», insiste-t-il.  

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