Les cinémas Guzzo resteront fermés pendant la semaine de relâche, malgré l’annonce du gouvernement Legault d’aider les propriétaires de salles obscures.
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Le premier ministre a annoncé jeudi matin que son gouvernement donnerait une «compensation financière» pour la partie alimentaire des cinémas.
Cette compensation sera en fait la prolongation de l’Aide aux entreprises en régions en alerte maximale (AERAM), soit 15 000 dollars pour couvrir les frais fixes, selon ce que l’émission «À vos affaires» a appris auprès de plusieurs ministères.
«Je pense qu’on ne va pas les rouvrir. Il ne faut pas être un grand économiste pour faire le calcul que j’ai un manque à gagner de 425 000 dollars, que mes coûts vont tripler (...) On ne s'attendait pas à ça», a fait savoir Vincent Guzzo en entrevue.
«Ça, ça veut dire qu’on a pris le cadeau qu’on m’a donné la semaine passée qui était de prolonger l’AERAM de deux mois pour tout commerce fermé plus de 90 jours, qu’on a mis un autre emballage autour et qu’on me le redonne.»
Le propriétaire des cinémas Guzzo estime qu’il n’y a pas de manque de communication entre l’industrie et le gouvernement, mais une «incohérence» entre le gouvernement et d’autres membres du gouvernement.
«On a eu un premier ministre qui s’est retrouvé un petit peu coincé dans une conférence de presse. Disons qu’il a fait un petit peu de cinéma et qu’il a pensé que ça allait être sympathique de dire ça», a-t-il lancé.
«Moi, je veux le droit de vendre mon popcorn pour la simple raison que la santé publique ne m’interdit pas de faire ça.»
Guzzo ouvre ses comptes
M. Guzzo a accepté d’ouvrir quelque peu ses livres de comptes pour «À vos affaires».
Lors de la semaine de relâche 2020, les cinémas Guzzo ont réalisé un million de dollars de ventes, soit 500 000 dollars pour les concessions alimentaires et 500 000 dollars issus de la vente de billets.
Les profits pour les concessions alimentaires ont été de 425 000 dollars contre 200 000 dollars pour la vente de billets (paiements aux distributeurs et créateurs).
Après les paiements des salaires, des charges fixes comme l’électricité ou les loyers, le profit net de cette relâche 2020 a été de 175 000 dollars pour la compagnie.
Sans les concessions alimentaires, les ventes seraient donc à perte pour les cinémas.
«Les salles de cinéma ont toujours été les enfants mal-aimés de la culture. On a toujours été vu comme des méchants qui sont des capitalistes. On ne réalise pas que notre culture québécoise ne serait pas diffusée sans les cinémas. C’est bien beau de les donner à Netflix, mais Netflix ne paie pas de TPS et TVQ et envoie son argent en Irlande...»
«Les gens m’ont aussi dit qu’aller au cinéma sans avoir la pleine expérience (...) ça ne les intéresse pas. Moi et ma clientèle sommes à 100% d’accord. C’est l’incohérence du gouvernement, c’est tout.»
Voyez son entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.