Le regroupement des fédérations de sports de combat en a assez et exige la reprise des sports organisés à partir du 22 mars, soit deux semaines après la fin de la relâche scolaire.
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Deux semaines après la rencontre entre les responsables de la Santé publique et les bonzes de Sports Québec et ceux du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), à l’issue de laquelle on leur a assuré que le sport «fait partie de la solution», le regroupement estime qu’il est temps pour les instances gouvernementales de passer de la parole aux actes.
Le regroupement a choisi la date du 22 mars en se fiant sur la période d’incubation de 14 jours qui a toujours guidé les recommandations gouvernementales en matière d’isolement préventif pour la COVID-19.
Les six fédérations de sports de combat (boxe, judo, karaté, kick-boxing, lutte et taekwondo) se basent aussi sur le très faible nombre d’éclosions - 44 - dans les sports depuis août, selon les données révélées par Le Journal, pour affirmer haut et fort leur impatience devant le statu quo.
«Sports Québec se fait dire qu’ils font partie de la solution, mais c’est quoi de faire partie de la solution si on reste fermé? Il faut nous donner une chance d’une manière sécuritaire», réclame le président de Judo Québec et porte-parole du regroupement, Patrick Kearney.
Un plan clair demandé
Le regroupement a décidé de prendre position sur la place publique alors que les autres fédérations sportives se font plutôt discrètes sur la question de la reprise des sports.
«Les autres fédérations préfèrent attendre, mais on ne peut plus attendre. Il nous faut des signaux positifs du gouvernement et plus d’ouverture de la Santé publique. Il faut faire du bruit [...]
«Ça va faire un an de pandémie, il nous faut plus de prévisibilité. On ne peut pas toujours dire «on verra, on verra. Peut-on se donner un objectif et un plan de match clair? Si le plan n’est pas d’ouvrir les sports avant mai, qu’ils le disent, on va se préparer en conséquence», affirme Kearney, rappelant que seule une poignée de «privilégiés» ont accès à la pratique sportive présentement.
Jeunes en détresse
Les intervenants du monde du sport sont de plus en plus nombreux à dénoncer les effets néfastes d’un confinement prolongé sur la santé des jeunes. Le président de Judo Québec joint sa voix à ceux et celles qui constatent que cette longue pause amènent toutes sortes de problèmes.
«Les jeunes ont donné beaucoup pour protéger les plus vulnérables, mais là, faut leur donner du gaz. Des jeunes qui font des tentatives de suicide, des jeunes qui font beaucoup d’anxiété, il y en a. Il y a des jeunes qui vont décrocher. Ça aura des impacts à moyen et à long terme, croit-il.
«On n’est pas désincarnés de la réalité, mais les cas baissent et les vaccins arrivent. On commence à protéger de plus en plus nos personnes vulnérables et je pense que c’est le temps d’offrir à nos jeunes une chance de bouger et pas juste leur offrir de la randonnée. S’il y a des problèmes [à la reprise], on va les corriger.»
Invité à réagir, le cabinet de la ministre déléguée à l’Éducation, Isabelle Charet, nous a rappelé les assouplissements qui seront déployés à partir du 26 février à l’extérieur ainsi que l’ouverture des arénas (patinage et hockey indivuel) et des piscines intérieures.
«La ministre partage l’impatience des sportifs qui ont hâte de reprendre leur sport [...] La ministre poursuit son travail pour le retour des sports, et les sports de combat ne font pas exception. En attendant la reprise, la ministre invite tous les amateurs de sport à saisir toutes les opportunités de bouger et à continuer de cultiver des aptitudes physiques qui leur permettront d’être prêt lorsque le retour au jeu sera possible», a répondu l’attachée de presse Alice Bergeron.