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«Me faire dire que j’étais trop grosse, c’était comme une normalité»

Après les témoignages de cinq nageuses qui ont dénoncé mardi un climat toxique au sein de Natation artistique Canada, la championne olympique Sylvie Fréchette a dévoilé avoir elle aussi été victime du «cancer de culture» de l’organisation sportive, même si elle n’en réalisait pas la gravité à l’époque.

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Dans une entrevue accordée sur les ondes de LCN, la médaillée d’or olympique aux Jeux de Barcelone a reconnu avoir vécu des expériences dont elle mesure encore aujourd’hui les impacts sur sa propre vie.

«Tout ce qui est relatif au corps et de l’image, du poids, de la forme de la poitrine, du bronzage excessif, ce sont des choses que j’ai vécues moi aussi, a-t-elle indiqué. Je pense que je savais que ça existait probablement encore aujourd’hui, mais je n’étais pas consciente de l’impact que ça avait eu sur ma vie à moi. Je le réalise encore malheureusement aujourd’hui.»

 Vingt ans déjà...

photo d’archives

Sylvie Fréchette a appuyé la démarche des cinq nageuses courageuses, mardi, regrettant de ne pas avoir réagi plutôt.

«J’aurais souhaité être plus consciente et avoir réagi, mais quand on est dedans, on ne voit pas, on a comme des lunettes teintées. Me faire dire que j’étais trop grosse, c’était comme une normalité», souligne-t-elle.

De nombreux athlètes de haut niveau de la génération de Mme Fréchette lui ont d’ailleurs écrit au cours des dernières heures pour lui exprimer leurs propres histoires.

Sylvie Frechette

Photo d'archives, Agence QMI

«Malheureusement, il faut que je vous dise que je ne suis pas surprise. Quand on grandit dans cet environnement-là, il y a des normalités qui s’installent. Ça prend du temps et un peu de distance pour réaliser que ça n’a pas de bon sens», mentionne la médaillée olympique.

Un sport éclaboussé?    

Malgré la gravité des témoignages, Sylvie Fréchette demeure persuadée que les mentalités changeront. Elles ont déjà commencé à changer, affirme-t-elle.

«Il faut s’entendre que ce ne sont pas tous les entraîneurs, tous les clubs et tous les environnements qui sont toxiques», insiste-t-elle.

Plusieurs organisations ont déjà mis en place des comités afin de s’assurer que les jeunes athlètes évoluent dans des contextes sains et sécuritaires.

Elle encourage les athlètes à «magasiner» leur entraîneur et faire des recherches avant de choisir en qui ils investiront leur confiance et, surtout, à ne pas hésiter à parler s’ils vivent ou sont témoins de situations inacceptables.

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