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D'ex-nageuses entament une action collective contre Natation artistique Canada

Cinq anciennes nageuses ayant évolué sous l’égide de Natation artistique Canada depuis le début de la décennie 2010 ont intenté une action collective contre la fédération nationale et exigent 250 000$ en dommage punitifs, a-t-il été annoncé mardi lors d’un point de presse.

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Les anciennes athlètes de haut niveau, dont deux Québécoises, ont dénoncé le climat toxique qui règne au sein de l’organisation où la violence verbale et psychologique serait omniprésente depuis des années. 

L’ancienne championne olympique, et ex-nageuse synchronisée, Sylvie Fréchette, a appuyé leur démarche.

«Je suis tellement désolée de ne pas avoir réagi plutôt. J’étais là souvent, j’ai vu des choses, mais c’est tellement inculqué en nous que c’est comme cela que ça marche», a commencé Mme Fréchette. 

«J’ai été extrêmement choquée et peinée d’entendre les témoignages des anciennes athlètes de l’équipe de Natation artistique Canada. C’est inacceptable que des jeunes filles passionnées et promises à un brillant avenir aient vu leur sport devenir un élément négatif de leur vie», a pour sa part écrit la ministre provinciale déléguée à l’Éducation et responsable du loisir et du sport, Isabelle Charest, sur Twitter.

Chloé Isaac, Gabriella Brisson, Gabrielle Boisvert, Sion Ormond et Erin Wilson ont toutes pris la parole pour raconter leur histoire. Pendant 45 minutes elles ont décrit les traitements qu’elles ont subis. 

Elles ont fait part «des abus psychologiques, de la honte corporelle et du harcèlement dont elles ont été victimes», évoquant l’atmosphère malsaine dans laquelle elles étaient confinées. 

Elles évoquent notamment l’entraîneuse Julie Sauvé en 2010 et d’autres, plus récentes. 

Erin Wilson, l’une des athlètes, a raconté qu’elle ne mangeait que des fruits et du yogourt pour essayer de maigrir. 

«On a mis beaucoup de pression sur notre poids et notre composition corporelle. Nous avions des pesées hebdomadaires, parfois sans avertissement. Mes capacités dans l’eau importaient peu : le chiffre sur la balance était prioritaire. J’ai alors développé des troubles alimentaires, de l’anorexie et de la boulimie. Après huit heures d’entraînement, j’allais courir sur le tapis roulant dans l’espoir d’atteindre le poids qui m’était imposé et peut-être finalement avoir un répit», a raconté Chloé Isaac.

Gabrielle Boisvert a également livré un témoignage troublant.

«J’avais l’impression que je n’existais plus aux yeux de Natation artistique Canada. Ils avaient passé au suivant. Ils m’avaient oublié. J’ai donc dû trouver par moi-même mes propres ressources pour essayer d’aller mieux, et encore aujourd’hui, à cause de cette négligence, je subi encore les conséquences de plusieurs symptômes résiduels de la commotion cérébrale», a détaillé l’ancienne nageuse. 

Erin Wilson a aussi raconté qu’on lui donnait rarement plus de 2 minutes pour appliquer de la crème solaire lors d’entraînement où elles passaient huit heures par jour en plein soleil. Elle était constamment couverte de coups de soleil et avait la peau brûlée. Son entraineur l’enverra finalement acheter de la lotion bronzante «pour régler ses problèmes de peau». 

En plus des 250 000$ punitifs demandés à l’organisation dans le cadre de cette action, la poursuite demande 12 500$ par année par athlète. 

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