/finance

Appel à la collaboration économique au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Le professeur en économie régionale Marc-Urbain Proulx a plaidé, mercredi, pour que le Saguenay–Lac-Saint-Jean unisse ses forces afin de se développer.

• À lire aussi: Le Saguenay–Lac-Saint-Jean reste orange

• À lire aussi: Les aînés d’une résidence de Larouche devront se déplacer pour être vaccinés

Invité a brossé un portrait de la situation économique de la région lors d'un rendez-vous de la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord, le professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a été direct en rappelant que la région a souffert ces dernières années.

«Juste pour Alcan qui est devenue Rio Tinto, on a perdu, depuis 1980, 5000 emplois nets bien rémunérés. Une ville qui subit un tel choc, ce n'est pas simple», a-t-il noté.

Pendant 90 minutes, il n'a jamais prononcé les mots guerres de clochers ou chicane. Mais son message visait à rassembler ce qu’il appelle l'intelligence individuelle pour en faire une intelligence collective.

«Notre problème, c'est peut-être de la mettre ensemble. De se "synergiser" plutôt que, plus souvent qu'autrement, se concurrencer, se neutraliser. On fonctionne par clique. On se rassemble deux, trois, quatre, cinq, six personnes par clique autour de l'enjeu. On s'entend généralement sur notre enjeu», a expliqué le professeur.

Marc-Urbain Proulx souhaiterait plutôt un mélange des idées. «Il faut travailler, des fois, avec des gens qu'on n’aime pas la face. Il faut le faire avec lui, pareil. Ou avec elle, cette expertisée. C'est le secret des nouvelles idées.»

«Nous sommes divisés. Nous sommes éparpillés. Nous sommes éclatés sur le territoire de Saguenay. On travaille tous très fort en général. On a tous la "broue dans le toupet". On va réussir, mais si on était plus ensemble, on créerait davantage de synergie. Il y a une possibilité de se doter d'une expertise unifiée, ici à Saguenay, avec tout ce que l'on a de ribambelle d'agents de développement. Pour faire mieux ce que l'on fait déjà relativement bien», a poursuivi M. Proulx.

Le professeur suggère même de le faire entre régions. «Je préconiserais, par exemple, qu'avec les maires de la Côte-Nord, qu'on conclut une alliance qui permettrait d'affirmer très clairement que toute nouvelle aluminerie au Québec doit s'établir là où est la source d'énergie. »

Sa vision a fait réagir. «On est à la veille des élections, probablement fédérales et municipales. Le nous est plus important que jamais», lui a répondu la directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord, Sandra Rossignol.

Le préfet de la MRC du Fjord-du-Saguenay, Gérald Savard, s’est défendu. «Les cinq MRC travaillent actuellement comme elles n'ont jamais été assises ensemble.»

Questionnée après la conférence qu’elle a écoutée attentivement, la mairesse de Saguenay, Josée Néron, a dit qu’elle appliquait ces conseils depuis son entrée à la mairie. « M. Proulx l'a dit. C'est à se parler, c'est à se communiquer, c'est à s'asseoir avec des gens qui ont des réalités différentes pour trouver des solutions pour un nous, un nous qui va être plus fort.»

Marc-Urbain Proulx propose aussi la création d'un fonds régional de capitalisation pour aider au développement et croit qu'on devrait être plus proactif sur les projets nordiques.

Le professeur a affirmé vouloir exposer des idées afin de ne pas rester théorique.

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.