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Zone rouge foncé: la Beauce déçue, mais pas surprise

Si la «mise sur pause» de la Beauce annoncée dimanche après-midi n’a pas beaucoup surpris les commerçants de la région, plusieurs se disent déçus de la tournure des événements et trouvent le moment de l’annonce mal choisi. 

Depuis lundi soir, et jusqu’au 12 avril, les MRC de Beauce-Sartigan, Bellechasse, Les Etchemins, La Nouvelle-Beauce et Robert-Cliche sont passées au rouge foncé.

Tout comme à Québec et à Lévis, les commerces non essentiels et les écoles y sont désormais fermés, et le couvre-feu débute à 20 h. 

La fête de Pâques a donc eu un goût plutôt amer pour les commerçants de la région, qui ont eu à peine 24 heures pour préparer leur troisième fermeture en quelques mois.

Le propriétaire du Gym Élite Coach, Arsène Lagrange, espérait être épargné par la « mise sur pause » des commerces car ses clients respectent les consignes à la lettre, affirme-t-il.

Photo Stevens LeBlanc

Le propriétaire du Gym Élite Coach, Arsène Lagrange, espérait être épargné par la « mise sur pause » des commerces car ses clients respectent les consignes à la lettre, affirme-t-il.

«Aucun délai»  

«Je ne comprends pas pourquoi on ne nous l’a pas annoncé en même temps que les restaurants, jeudi passé. Là on n’a eu aucun délai, on était loin d’être prêt», se désole Arsène Lagrange, propriétaire du Gym Élite Coach, à Sainte-Marie. 

Vu la hausse des cas en Chaudière Appalaches, la décision du gouvernement ne l’a pas surpris outre mesure. Encore lundi, on y recensait plus de 100 nouvelles infections – 104 pour être exact – pour une deuxième journée de suite.  

«Mais on espérait quand même être épargné, nos clients respectaient les consignes à la lettre. [...] On a l’impression que tous nos efforts n’ont servi à rien», poursuit M. Lagrange. 

Céline Giroux, propriétaire du Salon Coiffure au Féminin, craint une diminution de sa clientèle puisque les gens ont appris à se coiffer eux-mêmes avec les fermetures imposées, dit-elle.

Photo Stevens LeBlanc

Céline Giroux, propriétaire du Salon Coiffure au Féminin, craint une diminution de sa clientèle puisque les gens ont appris à se coiffer eux-mêmes avec les fermetures imposées, dit-elle.

De leur côté, André Veilleux et sa conjointe Céline Lessard, propriétaires du Salon Coupe d’Art, à Sainte-Marie, ont du mal à encaisser ces nouvelles mesures-chocs censées ralentir la propagation du virus.

Ils peinent déjà à garder la tête hors de l’eau et ont dû fusionner leur commerce avec une autre entreprise pour compenser les pertes de revenus.

«C’est vraiment difficile sur le moral. C’est tout le temps les mêmes qui payent le prix», lance M. Veilleux, exaspéré.

Les propriétaires du Salon Coupe d’Art, Céline Lessard (photo) et son conjoint André Veilleux, sont déçus des nouvelles mesures-chocs, eux qui peinent à garder la tête hors de l’eau.

Photo Stevens LeBlanc

Les propriétaires du Salon Coupe d’Art, Céline Lessard (photo) et son conjoint André Veilleux, sont déçus des nouvelles mesures-chocs, eux qui peinent à garder la tête hors de l’eau.

Jouer au yoyo  

D’ailleurs, on ne se fait pas trop de faux espoirs dans la région. Plusieurs doutent qu’on relâche les mesures dès le 12 avril, faisant référence au défi 28 jours d’octobre dernier. 

«On ne sait pas trop à quoi s’attendre, est-ce que ça va se poursuivre pendant plusieurs mois? C’est sûr qu’on est vraiment déçu», souligne Keven Lagrange, superviseur du Noah Spa de Scott. 

Au Salon Coiffure au Féminin de Beauceville, on craint que la clientèle ne diminue encore plus à la réouverture du commerce. 

«À force de jouer au yoyo comme ça, les gens se sont tannés et ont appris à se coiffer eux-mêmes. Ça devient difficile de les attirer», affirme la propriétaire, Céline Giroux.

«C’était la bonne décision», dit la Dre Romero  

<b>Liliana Romero</b><br /><i>Santé publique</i>

Photo DIDIER DEBUSSCHERE

Liliana Romero
Santé publique

Le passage en zone rouge foncé pour la Beauce était un traitement-choc nécessaire pour éviter de perdre le contrôle, d’après la directrice de santé publique de Chaudière-Appalaches, Liliana Romero. 

«Il fallait absolument faire du rattrapage dans ces régions-là et on a agi tôt. C’était la bonne décision pour limiter les dégâts», affirme la Dre Romero, contactée par Le Journal

À ceux qui croient que le gouvernement Legault a tiré la sonnette d’alarme trop tôt, la Dre Romero rappelle que la propagation des variants est beaucoup plus rapide que celle de la «souche traditionnelle».

Juste dans la région de Bellechasse, les cas ont quintuplé depuis sept jours, tandis qu’en Nouvelle-Beauce, ils sont six fois plus élevés que la semaine dernière.

«Ça nous a pris sept semaines lors de la deuxième vague pour avoir autant de cas [sur tout le territoire] que dans les deux dernières semaines!», souligne-t-elle, rappelant que la dernière fois que la région a enregistré plus de 100 cas, c’était au mois de janvier. 

130 nouveaux cas de variants  

Mentionnons que 130 nouveaux cas de variants ont été confirmés en Chaudière-Appalaches, lundi, pour un total de 605. De ce nombre, 12 ont été confirmés comme provenant de la souche britannique.

Vaccination  

Mais tout n’est pas perdu si on fait les efforts nécessaires, insiste Mme Romero. D’ailleurs, la vaccination passera à la vitesse supérieure dès cette semaine dans la grande région de Québec. 

Les résidents et travailleurs des CHSLD qui arrivent à la fin de leur intervalle de 16 semaines recevront leur deuxième dose du vaccin.

En Chaudière-Appalaches, un millier de doses sont prévues à cet effet d’ici dimanche.

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