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Goûchy Boy acquitté après son premier procès pour viol

gouchy boy

Photo Jonathan Tremblay

L’acteur québécois Goûchy Boy a été acquitté mercredi d’avoir imposé une relation sexuelle sans consentement à une ancienne fréquentation, soit la première de deux affaires d’agressions sexuelles auxquelles il fait face depuis l’automne dernier.

«Si l’accusé présente une version plausible, le doute subsistant doit pencher en faveur de l’accusé, même si la version de la plaignante est aussi crédible», a justifié la juge Dannie Leblanc, avant d’acquitter le comédien de 49 ans, mercredi matin, au palais de justice de Longueuil.

Ugochukwu Chijoke Onyechekwa, surnommé Goûchy Boy, s’est fait connaître dans la série télé Unité 9 pour son rôle du gardien de prison Koffi Yatabéré.

Depuis septembre dernier, l’acteur connaît des démêlés judiciaires, car deux femmes ont porté plainte contre lui pour agressions sexuelles.

Dans ce dossier, la plaignante, dont l’identité est protégée par le tribunal, alléguait que Goûchy Boy l’avait forcée à avoir une relation complète le 21 novembre 2016 dans un motel de Brossard où ils allaient souvent, même si elle lui avait dit «non». Les «amis avec bénéfices» se sont fréquentés de 2014 à 2018.

On le reconnaît dans la série télé Unité 9.

Photo d'archives

On le reconnaît dans la série télé Unité 9.

Alibis tardifs

Lors de son procès en février dernier, l’accusé a juré sous serment ne pas avoir vu la plaignante ce jour-là. Il a d’ailleurs fourni deux alibis pour démontrer qu’il lui aurait été difficile de le faire, soit une facture de garage qu’il aurait payée en après-midi et une audition à laquelle il aurait participé plus tard en journée.

L’artiste a plutôt précisé avoir passé du temps avec elle trois jours plus tard, sans toutefois avoir eu de relation sexuelle. Il a dit s’en souvenir, car elle était dans tous ses états à cause d’une intervention médicale.

La magistrate a noté la venue tardive de ces alibis dans le processus judiciaire, et certaines incongruités dans la facture.

«L’accusé savait la date du procès depuis longtemps, mais n’a pas fourni d’alibi avant la veille. La fiabilité et le poids de cette défense sont donc considérablement minés», a-t-elle indiqué.

Informations erronées

«La carte de crédit utilisée n’est pas la même que sur [sa] déclaration de Visa. En plus, la liste des travaux et le millage enregistré sont clairement erronés. Avec ce manque de rigueur, comment la cour peut-elle être convaincue que la facture a été émise à 14h25?» a poursuivi la juge.

Cette dernière a néanmoins qualifié la plaignante de «confiante et en contrôle» ; sa version étant «structurée, détaillée, sincère, fiable et irréfutable».

Pourtant, le tribunal a déterminé que le témoignage du colosse de 300 livres, qui consistait en «un déni général», s’est révélé «plausible». Pendant la lecture du jugement, Me Éric Pierre Fugère a hoché la tête en guise de confiance en regardant son client. Celui-ci est demeuré immobile devant la salle, vide de toute audience.

«Merci, votre honneur», a lancé Onyechekwa, à la toute fin de la séance.

«Je n’ai aucun commentaire, parce qu’on n’a pas fini», a rapidement dégainé son avocat au Journal, avant de partir.

Le comédien doit comparaître au mois de mai en marge d’un second procès dans un dossier d’agression sexuelle, séquestration et harcèlement à l’endroit d’une autre femme.

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