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Le variant brésilien, la «tempête parfaite»

Encore très peu présent au Québec, le variant brésilien soulève de nombreuses inquiétudes dans l’Ouest canadien, où le nombre d’hospitalisations liées à cette souche de la COVID-19 a explosé au cours du weekend de Pâques.

Seulement deux cas liés au variant brésilien (P.1) ont jusqu’ici été confirmés au Québec – à Montréal et dans les Laurentides –, mais son émergence ailleurs au Canada laisse croire qu’il pourrait arriver dans la province.

Plus transmissible, plus virulent, plus résistant aux vaccins et plus contagieux chez les jeunes, le variant est une «tempête parfaite» qui combine à la fois la transmissibilité plus élevée de la souche britannique et la résistance aux vaccins de celle de l’Afrique du Sud, explique le professeur en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Alain Lamarre.

«Ce variant, c’est un peu la combination des deux, dit-il. C’est ce qui est inquiétant.»

Heureusement, les premières observations scientifiques permettent de croire que les vaccins actuels conservent une efficacité suffisante pour protéger contre le variant brésilien.

«Il y a une certaine diminution de l’efficacité, mais probablement pas suffisante pour ne pas nous protéger», note le professeur Lamarre.

Cette diminution pourrait toutefois être plus importante pour le vaccin AstraZeneca.

Comme tous les variants, le P.1 semble aussi frapper plus largement les populations jeunes. En Colombie-Britannique, par exemple, les médecins ont prévenu que de plus en plus de personnes entre 20 et 50 ans sont hospitalisées après avoir contracté le variant.

Le professeur Lamarre explique que plusieurs hypothèses sont étudiées pour expliquer ce phénomène, notamment une plus grande capacité de reproduction du virus.

«Peut-être qu’il se réplique plus rapidement et qu’il induit des taux de virus plus élevés dans l’organisme. Ça pourrait aussi causer des symptômes plus importants, note-t-il. Il pourrait aussi persister plus longtemps chez des populations plus jeunes, c’est un autre problème.»

Pour parvenir à éradiquer des variants plus transmissibles, il faudra nécessairement augmenter la couverture vaccinale de la population

«Si on estimait à 60 % ou 70 % la couverture vaccinale nécessaire pour éliminer le virus original, on pourrait prédire qu’une couverture de l’ordre de 80 % ou 85 % pourrait être nécessaire», indique-t-il.

Ces chiffres ne sont toutefois pas encore connus et uniquement basés sur ce qui est connu des autres infections.

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