/news/coronavirus

Tournoi des Maîtres: un vaccin... et une carte-cadeau

Notre journaliste a reçu son vaccin dimanche dans une pharmacie de la Géorgie.

Photo François-David Rouleau

Notre journaliste a reçu son vaccin dimanche dans une pharmacie de la Géorgie.

Elvis Gratton ne l’aurait jamais si bien dit : « Ils l’ont-tu l’affaire, les Amaricains ? » Depuis dimanche dernier, 16 h 32, je suis officiellement vacciné contre la COVID-19. Non seulement ai-je reçu une première dose Pfizer gratuite à la pharmacie Walgreens, mais j’ai aussi reçu une carte-cadeau en guise de remerciement ! 

L’histoire est aussi hallucinante que loufoque. 

Jamais je n’aurais pensé, ici, à Augusta, pouvoir recevoir une première dose du convoité vaccin qui permettra à la société de retrouver un semblant de normalité. D’autant plus que je suis un citoyen canadien en visite l’instant de deux semaines. 

Et jamais je n’aurais cru que la pharmacie située sur Wheeler Road, à 10 kilomètres au sud du mythique parcours du Augusta National, me donnerait un rabais de 5 $. Que faire avec 5 $ pendant cette attente obligatoire de 15 minutes après l’administration de la dose ?

Bob Gratton serait mort de rire. Direction le rayon des vins et spiritueux pour célébrer l’immunité à venir.

Quinze minutes plus tard, je suis ressorti de la pharmacie avec une bouteille de chardonnay et six bières, moyennant... 14 $. Ça ne s’invente tout simplement pas. Quoique j’aurais pu souligner cet événement avec une bouteille de mousseux Chandon au coût de 15 $. Mais j’en avais moins pour mon argent.

Campagne élargie à tous 

Pendant ce temps, à 1800 kilomètres au nord, au Québec, la campagne de vaccination tarde à prendre une cadence de masse. 

En Géorgie, le département de la santé a récemment élargi la sienne à la population générale même si les doses fournies par le gouvernement fédéral sont comptées. Ainsi, tous les citoyens âgés de 16 ans et plus peuvent recevoir l’un des trois vaccins approuvés, soit ceux de Pfizer BioNTech, de Moderna et de Johnson & Johnson. 

Plusieurs grandes chaînes de pharmacies, supermarchés et épiceries offrent la possibilité d’être vacciné : Walmart, Publix, Kroger, Walgreens et CVS, pour ne nommer que celles-là. Les plages horaires disponibles sont très nombreuses chaque jour.

Selon les statistiques affichées par le gouvernement de la Géorgie, hier, plus de 4,2 millions de doses avaient été administrées depuis le début de la campagne. Dans un État dont la population atteint 10,7 millions d’habitants, 1,42 million de citoyens ont déjà reçu les deux doses et seraient immunisés. Cela représente environ 14 % de la population, un taux légèrement inférieur à celui du pays qui se situe à 19 %. 

Selon les données transmises par la Maison-Blanche, lundi, 3,1 millions de doses ont été administrées par jour en moyenne la semaine dernière.

Le vaccin, mais comment ?  

La question mérite d’être posée. Comment ai-je pu me faire vacciner ? Samedi soir, en plein week-end pascal, alors qu’Augusta attendait les grandes vedettes pour ce 85e Masters, je me suis installé pour connaître les conditions de vaccination en ligne.

Après avoir répondu à un simple questionnaire où je satisfaisais le troisième critère sur la liste, soit être âgé de 16 ans et plus, j’avais déjà obtenu un rendez-vous chez Walmart. Cinq petites minutes ont suffi. 

Mais on me demandait une preuve d’identité et ma carte d’assurance médicale privée. Hmm, pas sûr que ma requête sera acceptée rendu sur place. 

La veille de Pâques, je ne devais surtout pas placer tous mes œufs dans le même panier et louper une opportunité en or. J’ai donc cherché un rendez-vous auprès du département de la santé de la Géorgie.

Bingo ! Un autre rendez-vous fixé en moins de cinq minutes, mais encore une fois, on me demandait les mêmes pièces d’identité. 

J’ai donc gardé le même plan de match et réussi à fixer un troisième rendez-vous, cette fois à la pharmacie Walgreens, prévu pour le lendemain à 16 h 30. 

Donc, après la journée de travail de dimanche, je me suis dirigé chez Walgreens, non pas sans un léger doute en tête. Advienne que pourra, j’aurai au moins essayé. Et si ça ne fonctionne pas, j’aurai deux autres occasions. 

Inutile, car le pharmacien a accepté ma demande illico, même en lui présentant mon permis de conduire du Québec et ma preuve d’assurance chez Desjardins.

Celle-ci lui a par contre donné quelques difficultés. 

– Si la carte d’assurance ne fonctionne pas, je vais payer, lui ai-je lancé. 

– Ce ne sera pas nécessaire, m’a-t-il répondu. Le vaccin est gratuit. Mais l’assureur devrait payer un léger coût. 

– Combien ? lui ai-je demandé.

– 4 $

– Voilà l’argent, ne perdez pas votre temps.

– Non, tout est correct. C’est gratuit, a-t-il conclu. 

J’ai donc annulé mes deux autres rendez-vous.

Deux petites minutes plus tard, j’étais fièrement vacciné et on me donnait déjà un rendez-vous pour la seconde dose, le 2 mai. Je l’ai aussitôt annulé, car je ne serai plus en Géorgie. 

Celle-ci sera administrée au Québec. En espérant que cela soit possible avant la fête nationale...

Sans carte-cadeau, bien évidemment !

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.