Plusieurs Montréalais sont dépités de voir le couvre-feu revenir à 20 h à partir de dimanche, après avoir pu profiter du grand air jusqu’à 21 h 30 pendant une brève période d’accalmie.
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« C’est décevant, on fait un pas en avant et trois pas en arrière », a soupiré Ginette Dozois, rencontrée au parc Laurier jeudi en début de soirée.
Le premier ministre François Legault a annoncé, jeudi, que le couvre-feu reviendrait à 20 h à Montréal et Laval dès dimanche.
Il s’agit d’une mesure préventive devant les variants de la COVID-19 qui sont plus contagieux.
Ce couvre-feu devancé est nettement « exagéré » selon Mme Dozois, surtout alors que les beaux jours s’en viennent et que l’extérieur est l’un des seuls endroits où l’on peut se retrouver.
À preuve, le parc Laurier était bondé de gens venus pique-niquer, jouer au frisbee, ou simplement profiter des 20 degrés Celsius de ce jeudi aux allures d’été.

Photo Nora T. Lamontagne
« Je ne pense pas que le couvre-feu change grand-chose [à la propagation du virus], qu’il soit à 20 h ou à 21 h 30 », a affirmé pour sa part Frédéric Brunel, en pointant les alentours achalandés.
« Il faut arrêter de regarder la France [qui a un couvre-feu à 18 h] comme un exemple. C’est un désastre là-bas ! », a poursuivi le Français exilé au Québec depuis 15 ans.
Marcher plus tôt
Nicola Franco, 91 ans, se résignait lui aussi à contrecœur à modifier son horaire de promenade.
« Je marche beaucoup, qu’il fasse jour ou nuit. Mais c’est la santé et la sécurité avant tout. Il faut accepter ça », a expliqué le nonagénaire, qui a l’habitude de faire quatre ou cinq kilomètres par jour.
Pour d’autres, l’annonce de ce couvre-feu de 20 h se justifie puisqu’il pourrait permettre de limiter les nouveaux cas de coronavirus et d’assurer aux enfants la possibilité d’être en classe malgré la pandémie.
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« Je vais tout faire pour que mes poupoutes de première année puissent continuer d’aller à l’école », a assuré Marie-Christine, psychoéducatrice au primaire.
« On boira notre vin sur Zoom, il y a pire que ça dans la vie ! », a ajouté son amie Claudine, directrice d’école, assise à deux mètres d’elle sur un banc.
Pas de masque
Par ailleurs, parmi les centaines de personnes réunies au parc jeudi, Le Journal a été incapable de repérer un groupe où tout le monde portait le couvre-visage quand la distanciation physique n’était pas respectée.
Cette nouvelle mesure concernant des gens qui n’habitent pas à la même adresse et qui se voient à l’extérieur est pourtant désormais en vigueur dans les zones rouges et orange.