Difficile de prévoir quels seront les patients atteints de la COVID-19 qui auront besoin d’être intubés ou qui devront avoir recours de l’assistance respiratoire, tellement la maladie est imprévisible.
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C’est ce qu’a expliqué le Dr Mathieu Simon, chef de l’unité des soins intensifs de l’IUCPQ, établissement où s’est présenté Étienne Desrochers-Jean, deux jours avant de mourir de la maladie à son domicile.
L’homme de 40 ans, qui prenait soin de sa santé était un client du Mega Fitness Gym. Il est mort le 5 avril.
Il s’était pourtant présenté à l’urgence en ambulance, mais aura finalement été renvoyé à la maison.
Sans vouloir commenter directement ce cas précis, par respect pour la famille qui refuse de médiatiser l’affaire, le Dr Simon a expliqué que la maladie pouvait frapper très rapidement, laissant parfois peu de temps aux médecins pour intervenir.

«Il est très fréquent de recevoir des personnes jeunes, qui ont une bonne réserve respiratoire. On les voit, le taux d’oxygène est adéquat et dans les heures qui suivent, ils se détériorent rapidement et de façon imprévisible», a expliqué l’intensiviste en entrevue sur les ondes de LCN.
La COVID-19 peut faire baisser le taux d’oxygène chez certains individus, mais sans en provoquer nécessairement les effets secondaires, rendant les diagnostics encore plus difficiles.
«Il n’est pas inhabituel de voir quelqu’un se détériorer très rapidement alors qu’il n’était pas si malade que ça quelques heures ou quelques jours auparavant. Nous, c’est très fréquent qu’on admette quelqu’un à l’étage parce qu’il a un petit peu besoin d’oxygène, et dans les 24 heures, il se retrouve intubé aux soins intensifs», poursuit-il.
«Le problème c’est qu’on est incapable d’avoir des facteurs qui nous prédisent lequel des patients va aller moins bien. Tous les patients qui nous consultent pour la COVID on mesure leur taux d’oxygène, on les examine, et on prend une décision, parce qu’on ne peut pas tous les garder à l’hôpital manifestement», détaille-t-il.
Pour lui, de voir un homme aussi jeune et visiblement en santé perdre la vie en raison de ce virus est un exemple cruel de ce que la COVID est capable de faire.
«Ça ne fait qu’exemplifier la virulence de ce virus, la rapidité à laquelle il peut causer des problèmes, et le fait qu’il peut toucher des gens, du moins en apparence, en parfaite santé», laisse-t-il tomber.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***