Les libéraux fédéraux, appuyés par le Bloc québécois, ont voté lundi en faveur d’une motion mettant fin à l’enquête du comité de la Défense sur les inconduites sexuelles au sein des plus hauts échelons de l’armée canadienne.
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L’enquête visait à permettre de continuer d’entendre des témoins en comité au sujet de la gestion des allégations d’inconduites sexuelles au sein de l’armée.
Une série de témoignages ont ébranlé le ministère de la Défense dans les derniers mois.
Le plus retentissant fut celui de l’ex-ombudsman de l’armée, Gary Walbourne, qui avait révélé en février avoir fait part dès 2018 d’une allégation d’inconduite visant le chef d’état-major de l’époque, Jonathan Vance, au ministre de la Défense Harjit Sajjan.
Le message aurait circulé au Bureau du Conseil privé, mais Justin Trudeau a fermement nié avoir été mis au courant d’une telle allégation envers le chef de l’armée en 2018.
Les conservateurs ont déploré l’adoption de la motion, présentée par la députée libérale Anita Vandenbeld.
«Il y a encore des témoins cruciaux qui doivent témoigner sur la dissimulation par Justin Trudeau de l’inconduite sexuelle dans les Forces armées canadiennes. Les libéraux ont clairement peur de ce que ces témoins ont à dire», ont déclaré par communiqué trois députés conservateurs, incluant James Bezan, vice-président du comité de la Défense.
«Il n’y a personne qui nous a demandé de mettre fin à cet examen», a déclaré en comité la conservatrice Leona Allesley, qui a dit avoir été submergée d’informations et de commentaires témoignant de l’importance «critique» que revêtait cette enquête.
Le bloquiste Xavier Barsalou-Duval a expliqué son vote pour la motion en soulignant que le peu de semaines restantes avant la fin de la session parlementaire (qui doit prendre fin au mois de juin) doit être employé afin de produire un rapport avec les informations déjà recueillies par le comité.
«Si on ne conclut pas le rapport d’ici la fin juin, il est fort probable qu’il y en ait jamais. À mon sens, ce serait perdu, ce serait dommage qu’on perde une telle occasion [...]», a-t-il déclaré.
Le député du NPD Randall Garrison a aussi décrié la décision, estimant que «personne n'a pris ses responsabilités et personne ne s'est excusé».