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Travailleurs étrangers: des délais encore plus longs

Les travailleurs étrangers tardent à arriver au Québec en raison de la pandémie de COVID-19, une situation qui représente tout un casse-tête pour les propriétaires de champs au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui voient les tâches s’accumuler.

Le processus d’accueil pour la main-d’œuvre étrangère est encore plus lourd que l’été dernier.

«Les travailleurs étrangers doivent être en quarantaine en arrivant, puis ils doivent passer un test. Pour ça, ils doivent appeler, on leur envoie une trousse qui est gérée par la firme de Toronto Switch Health et ils doivent appeler une infirmière», a expliqué vendredi le député bloquiste de Jonquière, Mario Simard.

Cette firme ontarienne encadre tous les travailleurs temporaires du pays qui doivent effectuer leur test, selon le député. Mais il serait toutefois difficile de parler avec une infirmière, certains employeurs affirmant avoir essayé pendant trois jours avant d’y arriver.

C’est notamment le cas à la ferme Liégeoise dans la municipalité d’Albanel, alors que les propriétaires ont accueilli deux travailleurs en provenance du Guatemala.

«Ils ont demandé s’il voulait parler avec une infirmière espagnole, il a dit oui. Finalement après avoir parlé avec l’infirmière espagnole, ils lui ont demandé “en voudrais-tu une en français”. Il a dit oui, parce sinon ça aurait pu prendre la journée, il y avait 85 personnes devant lui», a raconté Sabrina Gagnon, copropriétaire de la ferme.

Pendant ce temps, l’employé est toujours confiné tant que le résultat de son test n’est pas négatif et le travail n’avance pas.

Le député Mario Simard a été témoin à plusieurs reprises de ce type de situation.

«On a eu un cas particulier où le test qui a été effectué a été considéré comme invalide, alors ça, c’est une perte de temps incroyable parce qu’on doit recommencer tout le processus, c’est-à-dire refaire le test, le renvoyer par la poste à Toronto, puis attendre un résultat», a-t-il indiqué.

Si les démarches sont aussi lentes à ce temps-ci de l’année, Mario Simard n’imagine pas au mois de mai où l’achalandage est à son plus fort. Selon lui, le gouvernement fédéral devrait réviser sa façon de faire et autoriser les tests dans des compagnies privées en région par exemple.

Les travailleurs canadiens ont aussi du mal à rentrer au pays.

Et le problème survient également dans l’autre sens. Des travailleurs de chez nous qui doivent quitter le pays pour travailler à l’extérieur, par exemple aux États-Unis, voient ainsi leur retour à la maison compliqué, et ce, même s’ils sont identifiés comme des travailleurs essentiels.

«Juste faire revenir deux travailleurs, ça nous a coûté 1000 $ USD en tests qui ne sont même pas obligatoires et qui ne nous ont pas été demandés», a souligné le directeur général chez Sparta Industriel, Réjean Pelletier.

M. Pelletier a alors préféré débourser de l’argent pour ces tests plutôt que de prendre le risque de se priver de ses employés pendant deux semaines, en raison des consignes floues et qui varient d’un cas à l’autre.

«Selon le douanier ou la personne de la santé publique, quand on revient, ça nous prend des tests, ça ne nous en prend pas, on est comme dans une zone grise. On est en confinement, on ne l’est pas», a-t-il ajouté.

Cette situation donne des maux de tête aux employeurs qui doivent planifier les horaires, mais aussi aux travailleurs qui ne savent jamais quand ils pourront rentrer à la maison.

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