Près de la moitié des fumeurs québécois ont augmenté leur consommation de tabac pendant la pandémie.
« On est extrêmement préoccupés [...] c’est une mauvaise nouvelle pour la lutte au tabac », laisse tomber la directrice générale du Conseil québécois sur le tabac et la santé, Annie Papageorgiou.
Selon un sondage mené cet hiver par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), environ quatre fumeurs sur 10 au Québec ont augmenté leur consommation de cigarettes par rapport à l’an passé.
L’augmentation est même plus marquée chez les jeunes de 18 à 24 ans, où ce sont la moitié des fumeurs qui grillent plus de cigarettes.
Seulement 15 % des fumeurs ont affirmé avoir diminué leur consommation.
« Ça joue dans les deux sens [...] Il y a des fumeurs pour qui le stress [de la pandémie] les a incités à fumer plus, mais d’autres ont fumé moins craignant d’attraper la COVID-19 », explique la conseillère scientifique à l’INSPQ Annie Montreuil.
Question d’âge
La quantité de cigarettes consommées augmente avec l’âge, selon le sondage, montrant qu’une majorité de jeunes ne fument qu’une cigarette par jour, alors que la plupart des 35 ans et plus fument de 11 à 25 cigarettes par jour.
Par contre, Mme Montreuil souligne que le vapotage n’était pas pris en compte dans le sondage.
« Plus la cigarette occupe une place importante dans la vie d’un fumeur... plus ça va lui demander d’efforts pour arrêter de fumer », indique à son tour Mme Papageorgiou.
« On ne veut pas reproduire une nouvelle génération de fumeurs [...] Ce serait le pire scénario », dit-elle, craignant que ces mauvaises habitudes ne s’installent à long terme.
Ça fume plus
39 % des fumeurs ont augmenté leur consommation pendant la pandémie.
33 % des fumeurs consomment de 11 à 25 cigarettes par jour.
49 % chez les 18 à 24 ans
10 % chez les 18 à 24 ans