Plusieurs manifestants ont pris part à une action organisée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à Montréal, samedi après-midi, afin de réclamer des investissements supplémentaires pour les logements sociaux.
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Les militants ont manifesté dans les rues de l’arrondissement du Sud-Ouest, où les prix des loyers ont considérablement augmenté depuis le début de la pandémie de COVID-19.
«Peur de se retrouver à la rue faute de logements adéquats disponibles, évictions illégales, hausses abusives de loyer, logements insalubres, discrimination lors de la recherche de logement, logements non adaptés pour les personnes en situation d’handicap, camps de fortune qui se multiplient, femmes victimes de violence conjugale qui ne trouvent pas à se loger à la sortie des ressources d’hébergement, etc., en ce moment, c’est ça la réalité de trop nombreux ménages locataires, au Québec! C’est ce sur quoi le gouvernement ferme les yeux. La politique de l’autruche doit cesser!», a dénoncé par voie de communiqué Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
Le FRAPRU et ses groupes membres réclament ainsi une augmentation des habitations abordables au Québec, en investissant notamment dans la réalisation de plus de 50 000 logements sociaux en cinq ans, «sous la forme de coopératives et d’organismes sans but lucratif d’habitation, ainsi que de logements à loyer modique».
La métropole fait actuellement face à une pénurie importante de logements abordables, avec près de 23 000 ménages qui sont en attente d’un HLM, a indiqué Hassan El Asri, porte-parole du Regroupement information logement (RIL) et des groupes de Montréal du FRAPRU.
«Les 764 090 ménages locataires de la région métropolitaine de recensement de Montréal ont un revenu médian de seulement 39 573 $; on peut donc supposer qu’ils sont nombreux à devoir renoncer à améliorer leurs conditions de logement», a-t-il précisé.
Accusé de nier la crise du logement, le gouvernement Legault a assuré qu’il allait livrer une partie des 15 000 logements budgétés lors de son arrivée au pouvoir en 2018. Sur ce total, seules 3000 unités auraient été livrées et 500 autres programmées, selon le FRAPRU.
Le marché privé remis en cause
Les acteurs du marché privé de l’immobilier ont également été accusés d’empirer la situation, avec notamment les nombreuses rénovictions à Montréal.
«En procédant à des rénovictions, à des reprises de possession infondées et/ou à des transformations de logements, par agrandissement ou subdivision, ils chassent les locataires non seulement de leur logement, mais aussi de leur milieu de vie», a expliqué Véronique Laflamme, tout en rappelant que ces habitations sont souvent inabordables pour la majorité des locataires.
D’autres actions sont prévues dans plusieurs villes québécoises dans les prochains jours, dont des rassemblements devant les bureaux du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du premier ministre, ainsi qu’une manifestation devant l’Assemblée nationale le 13 mai.