Même si les responsables du tramway s’en défendent, des commerçants de Limoilou craignent qu’un tracé empruntant la 3e Avenue soit déjà préconisé. Le long chantier et la perte de stationnements sont au cœur de leurs préoccupations.
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«Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que vos dessins sont beaucoup plus élaborés pour la 3e Avenue», s’est exclamé Martin Claveau, président de la Société de développement commercial (SDC) locale, mercredi, lors d’une séance de consultation virtuelle où la parole était donnée aux gens d’affaires du quartier.
La SDC, elle, a une préférence pour un passage du tramway par la 4e Avenue, l’autre option qui est étudiée. L’insertion du tramway dans le Vieux-Limoilou est la seule inconnue qui persiste sur le parcours de 19 km.
«Si le choix avait été limpide et facile à faire, probablement qu’on n’aurait pas eu de participation publique», a rétorqué d’un ton posé le directeur du bureau de projet, Daniel Genest, évoquant plus tard un «dilemme» entre une avenue commerciale et une autre à vocation résidentielle.
Accessibilité
Sur le terrain, on se questionne sur l’accessibilité des commerces, car le tramway entraînera vraisemblablement le retrait de la plupart des cases de stationnement sur son chemin.
«Pour ma part, je suis un restaurant de destination. Les gens se déplacent pour venir chez nous. C’est sûr qu’il y en a qui vont pouvoir se déplacer en tramway. Par contre, j’ai beaucoup de clients de l’île d’Orléans, de la Côte-de-Beaupré», a signalé Sébastien Leblond, du restaurant Maizerets, qui a pignon sur rue sur le chemin de la Canardière.
«C’est impossible de penser qu’on va faire plaisir à tout le monde», a reconnu Daniel Genest durant la rencontre. Il a promis que tous les avis seront pris en compte et a invité à voir le tramway comme une opportunité, soutenant que «partout dans le monde où l’on a mis des tramways sur des artères commerciales, à moyen et à long terme, les commerçants en ressortent gagnants.»
Durée des travaux
Concernant la durée des travaux, une autre inquiétude soulevée, la construction du tramway d’un bout à l’autre s’étendra de 2022 à 2026. Individuellement, les commerces peuvent s’attendre dans leur quartier à environ «deux à trois saisons de construction» de dérangement, a évalué M. Genest. Une enveloppe pouvant aller jusqu’à 30 000 $ par année pourra être réclamée par les entreprises admissibles en guide de compensation.
Le bureau de projet entend soumettre d’ici juillet sa recommandation de trajet au comité de réalisation piloté par le maire Régis Labeaume. Ce comité prendra la décision finale.
Préoccupations dans le milieu des affaires
- «Vous allez venir amputer une portion tellement importante de notre artère principale, et je crois que ce sera néfaste pour les commerces.» — Hélène Paulin, de Locations Vieux-Limoilou, à propos de l’option de la 3e Avenue
- «30 000$ de compensation par année, ça ne me semble pas beaucoup.» — Martin Claveau, participant à la rencontre publique
- «Où pourront se stationner les résidents de la 3e Avenue et de la rue Canardière si ces avenues perdent entièrement leurs places de stationnement? [...] Ils ne feront pas disparaître leur voiture par magie.» — Félix Charland, des peintures Juneau et frères
- «Comme citoyenne, je pencherais pour la 3e Avenue. Comme commerçante, j’essaie de me faire une tête. Je ne suis ni pour ni contre le passage sur la 3e.» — Claire Vignola, de la galerie Chez Alfred-Pellan