Depuis le mois de mars, Vincent Bilodeau entraîne sa famille dans les rues de son quartier, tentant de mettre la main sur d’adorables créatures fantastiques. Comme plusieurs, il a découvert le jeu Pokémon Go en pandémie, dans l’espoir de fuir les quatre murs de sa maison.
Ce père de trois jeunes enfants de Québec était déjà un adepte de ces jeux pour téléphones mobiles. Comme il œuvre dans le domaine de l’informatique, il passe le plus clair de ses journées assis devant un ordinateur.
« Je cherchais un moyen pour me mettre en forme et passer du temps avec ma famille. Je connaissais des gens qui y jouaient et ils m’ont convaincu de commencer », explique-t-il.
C’est donc en équipe avec sa famille qu’il parcourt les rues ou le bois près de chez lui. « Ça nous permet d’être ensemble et ça nous fait prendre l’air. »
Initié par ses amis
Félix Bouffard, lui, s’est initié en février à force de voir ses amis y jouer. « On ne voit pas beaucoup de monde en pandémie. Je ne voyais que deux ou trois amis, avec qui j’allais étudier à l’école, explique celui qui vient de terminer sa première année du baccalauréat en communication publique à l’Université Laval. Les deux me jouaient dans la face, en permanence. »
S’il a mis du temps à accrocher, il a cependant progressé très rapidement, conseillé par ses camarades.
« On va marcher dans le Vieux-Québec. Ça nous fait quelque chose à faire », témoigne-t-il.
Certains sont même devenus chasseurs experts rapidement, comme Ariane Rochette, qui en est au niveau 37, un stade qui se trouvait parmi les plus élevés jusqu’à tout récemment.
Elle a commencé en août 2020, alors que son amoureux voulait jouer avec elle. « Il n’a pas accroché, mais moi, oui », déclare la femme de 28 ans.
Depuis, elle continue de jouer avec son chien. « C’est motivant, il y a du challenge et ça me permet de prendre l’air », ajoute-t-elle.
Toujours plus de chasseurs
Pokémon GO aurait rapporté près de 1,92 milliard $ américains dans la dernière année, ce qui place le jeu au cinquième rang des applications gratuites les plus rentables.
L’année 2020, marquée par la pandémie, aurait ainsi été la plus lucrative depuis son lancement en 2016.
« Le jeu évolue et attire toujours plus de gens. Le Pokémon GO de 2016 n’a plus rien à voir avec le Pokémon GO de 2021 », note la cheffe au contenu numérique de Pèse sur start, Kazzie Charbonneau.
Cette dernière croit que la plateforme n’a pas « perdu ses plumes », seulement de sa viralité.
Ce qu’en pensent des experts
BON POUR FAIRE BOUGER
- Le kinésiologue Jonathan Harvey se réjouit de la popularité de ce jeu, qui pousse plus de gens à sortir. « Si la personne était totalement sédentaire et qu’elle marche maintenant 1000 pas de plus ou cinq minutes de plus dans une journée, c’est déjà ça de gagné. » Il rappelle toutefois qu’il y a certaines normes à respecter et qu’il faut bien se préparer afin d’éviter les blessures.
ATTENTION AU TEMPS D’ÉCRAN
- La psychoéducatrice spécialisée en temps d’écran Caroline Fitzpatrick rappelle qu’il est important pour les parents d’avoir une conversation avec l’enfant, surtout les plus jeunes, à propos des dangers et des limites à ne pas franchir. « Il ne faut pas oublier qu’ils ont besoin de sommeil et d’activités plus stimulantes », ajoute la professeure à l’Université de Sherbrooke.
Une popularité qui ne se dément pas
- 118 millions de téléchargements de Pokémon Go dans le monde en 2018
- 115 millions de téléchargements dans le monde en 2019
- 120 millions de téléchargements dans le monde en 2020
- Au Canada, l’application est 6e dans le palmarès de l’Apple Store
- Sur Discord, il existe une communauté de 1000 joueurs de Pokémon Go au Québec
Source : site Statistia