Faute de personnel, deux restaurants de Louiseville, le El Greco et l'Auberge Le Pétillant, ont été contraints de fermer leurs portes.
Pour El Greco, la fermeture survient alors qu'on s'apprêtait à souligner le 50e anniversaire du restaurant. Le propriétaire, Chris Lygitsakos, souhaite que la mesure ne soit que temporaire. Il espère rouvrir à l'automne, si du personnel se montre intéressé.
«C'est triste», a laissé tomber Chris Lygitsakos. Depuis quelques semaines, c'est la famille qui assumait la plupart des quarts de travail, a-t-il relaté. La situation était devenue intenable et c'est le service à la clientèle qui était appelée à en souffrir.
Pour Le Pétillant, il semblerait que la fermeture soit définitive. C'est du moins ce que laisse entendre la propriétaire, France Savoie, sur les réseaux sociaux.
Pour le maire de Louiseville, Yvon Deshaies, le coup est difficile à encaisser, alors que s'amorce la relance. «On ne portait pas attention à ces gens-là, a déploré le maire en parlant des employés du secteur de la restauration. On va se mettre à quatre pattes devant ces gens-là, pour qu'ils retournent travailler.»
Un problème généralisé
Pour ceux qui restent, la situation n'est pas plus facile. À La Porte de la Mauricie, importante halte routière de l'Autoroute 40, on appréhende le déconfinement.
Déjà, depuis vendredi, les clients des zones rouges sont à nouveau les bienvenus. Or, le personnel se fait rare. En période de pointe, ils étaient 160 employés à assurer l'ensemble des quarts de travail. Ils seraient à peine une centaine à l'heure actuelle, selon son directeur général, José Quintal.
Le gestionnaire explique qu'il faut faire preuve d'imagination pour élaborer les horaires. Avec le confinement et la Prestation canadienne d'urgence (PCU), plusieurs employés se seraient réorientés ou auraient opté pour une retraite hâtive.
Son de cloche similaire au restaurant Le Grec, du secteur Pointe-du-Lac, à Trois-Rivières. En affaires depuis 60 ans, la pénurie de personnel n'avait jamais touché l'institution, qui jouissait d'une main-d’œuvre fidèle et loyale. Or, ici aussi, on peine à recruter.
Avant 2020, le restaurant accueillait sa clientèle sept jours sur sept, un horaire désormais intenable.
Pas question pour l'instant d'ouvrir davantage que du jeudi au dimanche. «Ça nous prend du renfort absolument», a soutenu la copropriétaire de l'endroit, Ioanna Yannopoulos.