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Grève chez Exceldor: des répercussions dans les restaurants Saint-Hubert

La grève chez Exceldor affecte les opérations des restaurants St-Hubert, qui commencent à manquer sérieusement de volailles.

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«Quotidiennement, toutes nos équipes doivent contrôler l’ensemble des commandes. On manque environ de 20 à 25 % des quantités voulues pour nos restaurants. Juste pour lundi prochain, on doit couper les commandes de 50 % pour nos restaurants», a déploré le président du Groupe St-Hubert, Richard Scofield, vendredi, en entrevue à LCN.

Près de 40 % des restaurants du groupe s’approvisionnent chez Exceldor et le 60 % restant, chez Olymel.

Afin de pallier le manque dû à la grève chez Exceldor, l’entreprise tente de redistribuer le poulet acheté chez Olymel, où les opérations vont bon train.

«La demande devient de plus en plus difficile à soutenir», a précisé M. Scofield, qui refuse de prendre position dans le conflit de travail.

Il est toutefois inquiet que la grève actuelle ait des répercussions longtemps après sa résolution.

«Ça va continuer quatre-cinq semaines après, il va y avoir un manque important de poulets dans le marché, et ça va avoir un impact à moyen terme sur les restaurateurs, sur les éleveurs, dans les marchés d’alimentations. Il y a beaucoup d’effets secondaires qui s’en viennent», a-t-il indiqué.

Bien qu’il craigne le manque important de volaille, il ne croit pas que les restaurants St-Hubert devront fermer leurs portes, en raison d’autres produits offerts sur le menu.

Avec un manque de 50 000 kilos de poulet provenant d’Exceldor par semaine, il arrive que des restaurants St-Hubert ne puissent plus offrir du poulet rôti en journée. «On offre d’autres produits, mais ça devient difficile à gérer», a indiqué M. Scofield.

Jean Nadeau, propriétaire du restaurant St-Hubert de Shawinigan, en Mauricie, confirme les difficultés vécues par l’industrie de la restauration s'approvisionnant chez Exceldor. Il a indiqué vendredi à TVA Nouvelles avoir reçu trois caisses de poulet en moins dans sa dernière livraison. «Ça représente environ 160 poulets», a-t-il indiqué.

Pour M. Nadeau, avec le déconfinement qui s'accélère, le moment ne pouvait être plus mal choisi pour les restaurateurs qui pensaient enfin voir la lumière au bout du tunnel.

Les Rôtisseries Fusée de Shawinigan ne traitent pas avec Exceldor. Mais le propriétaire, Roger Lavergne, craint quand même de devoir payer la note.

«Tôt ou tard, il va y avoir des répercussions sur les prix, sur l'approvisionnement, c'est évident», a-t-il souligné.

Chez les éleveurs de volailles, même ceux qui ne font pas affaire avec Exceldor, on vit très mal de voir des poulets se faire euthanasier. René Gélinas de la ferme Tomchyrs à Saint-Boniface avoue qu'il dormirait très mal s'il y était contraint. «Ça affecte tous les producteurs. L'euthanasie, ça ne devrait pas se tenir. On se pose aujourd'hui la question: il y a deux gros abattoirs au Québec, est-ce qu'on aurait été mieux d'en garder plusieurs?»

-Avec Patricia Hélie

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